Burkina Faso : L’ancien président de la transition et plusieurs militaires radiés de l’armée pour « faute grave »

 

Dans un tournant marquant pour les Forces armées du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ancien président de la transition, ainsi que quatorze autres officiers de l’armée burkinabè, ont été radiés pour « faute jugée particulièrement grave ». La décision, officialisée par des décrets signés le 30 octobre 2024 par le capitaine Ibrahim Traoré, actuel chef de l’État, a été rendue publique le lundi soir.

Les motifs invoqués par les autorités burkinabè sont particulièrement lourds de conséquences : il est reproché à ces militaires d’avoir porté atteinte à la dignité militaire et au renom de l’armée nationale. Le décret mentionne des « actions d’intelligence avec une puissance étrangère et des terroristes » dans le but de « favoriser leurs entreprises contre le Burkina Faso ». Une accusation d’une extrême gravité dans un contexte où le pays lutte activement contre l’insécurité et les menaces terroristes.

Une mesure radicale pour renforcer la discipline militaire

Pour le capitaine Traoré, cette radiation vise à envoyer un message fort concernant l’intégrité et la loyauté attendues des Forces armées burkinabè. Depuis sa prise de pouvoir en 2022, Traoré n’a cessé de renforcer le cadre disciplinaire de l’armée, dans un pays où les affrontements avec des groupes armés continuent de déstabiliser des régions entières. Ce type de sanction rare marque une volonté de restaurer la confiance du peuple burkinabè dans ses forces de défense, confrontées à une série de défis sécuritaires croissants.

Des implications politiques et sécuritaires

L’éviction de Damiba, qui avait lui-même dirigé la transition en 2022 avant d’être renversé par Traoré, ajoute une dimension politique à cette mesure. En parallèle, ce choix de Traoré risque de raviver les débats autour de la fidélité de certains militaires dans un contexte de tensions internationales et d’allégations croissantes d’ingérences étrangères au Sahel.

Alors que le Burkina Faso reste en première ligne dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest, cette radiation collective d’anciens hauts responsables militaires pourrait avoir des répercussions à long terme sur la stabilité des Forces armées burkinabè. Reste à voir si cette décision renforcera la cohésion de l’armée burkinabè dans sa mission de défense de l’intégrité territoriale du pays.

Par Francis Kaboré 

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