Afrique : le panafricaniste Kemi Seba déchu de la nationalité française pour ses positions anti-françaises

 

Le mardi 9 juillet 2024, les autorités françaises ont officiellement retiré la nationalité française à l’activiste franco-béninois Kemi Seba, connu pour ses critiques virulentes envers la politique française en Afrique. La décision de déchéance de nationalité a été prise à travers un décret datant du lundi 8 juillet 2024.

L’activiste Kémi Seba perd sa nationalité française

Stellio Gilles Robert Capo Chichi, alias Kemi Seba, a été déchu de sa nationalité française à la suite d’ un décret publié au Journal officiel le lundi 8 juillet 2024. L’activiste né à Strasbourg de parents béninois naturalisés français, âgé de 42 ans conserve néanmoins la nationalité béninoise.

Critique acerbe de la « Françafrique »

Kemi Seba s’est fait connaître ces dernières années comme le leader du mouvement Urgences panafricanistes. Il s’est distingué par ses positions très critiques envers la France et son influence en Afrique, notamment à travers le franc CFA. Ses discours dénonçant ce qu’il perçoit comme un néocolonialisme français lui ont valu plusieurs expulsions et arrestations en Afrique de l’Ouest, le propulsant sur le devant de la scène militante.

Selon le décret, Kemi Seba a été jugé coupable d’avoir adopté une « posture résolument anti-française, susceptible de porter gravement atteinte aux intérêts français ». Il lui était également reproché d' »agissements destinés à attiser, dans les pays d’Afrique de l’Ouest, un sentiment anti-français », ainsi que d’inciter à la rébellion contre des autorités locales « jugées proches des autorités françaises ».

« Un nouveau départ pour mes activités militantes »

Kemi Seba a réagi de manière positive à cette décision, se disant « soulagé » et y voyant une « validation paradoxale » de son militantisme contre la « Françafrique ». Loin de considérer cet événement comme une fin, il l’interprète comme « un nouveau départ pour [ses] activités militantes », affirmant que cela ne fait que « rajoute[r] des tonnes de litres d’essence dans [son] moteur politique ».

« La décision du conseil d’État vient très en retard, mais mieux vaut tard que jamais […] Tout rentre dans l’ordre désormais. C’est maintenant que tout commence. Courage à vous, car vous venez de nous rajouter des tonnes de litres d’essence dans notre moteur politique », a-t-il déclaré dans une publication sur Facebook.

Cette mesure drastique illustre la volonté des autorités françaises de sanctionner fermement les voix critiques à l’égard de leur influence en Afrique. Kemi Seba, désormais privé de sa nationalité française, entend poursuivre son combat depuis le Bénin, son pays d’origine.

Par Ousmane Diallo 

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