Cameroun : La diaspora du pays peut-elle faire plier le régime de Yaoundé ?

 

Le 31 mai dernier, plus de 300 camerounais de l’étranger ont organisé une grande manifestation devant les locaux de l’ambassade du Cameroun à Bruxelles pour dénoncer les mesures de restriction contre leur droit de vote. Les manifestants exigent de l’Organe en charge des élections(Elecam) le respect de la loi électorale et le verdict des urnes pour les prochains suffrages.

Les revendications de la diaspora camerounaise, suivies d’une conférence de presse, se sont résumées à une opposition farouche contre le régime de Paul Biya au pouvoir depuis 42 ans. Désireux de prendre part à l’élection présidentielle de 2025, les camerounais de l’Europe font face à des conditionnalités jugées rigoureuses pour l’accomplissement de leur devoir citoyen. ‘’Non à l’exigence du titre de séjour lors des inscriptions des citoyens camerounais de la diaspora sur les listes électorales’’ ; ‘’Non au tripatouillage des urnes en perspective’’ ; ‘’ Élections 2025 au Cameroun : La diaspora dit non à la fraude électorale déjà en cours dans nos ambassades’’ et bien d’autres slogans ont été affiché sur les banderoles. A côté de leurs réclamations, les manifestants ont condamné la gestion de la guerre dans les régions anglophones du pays. Les expressions ‘’Stop au génocide dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest’’ ; ‘’Cameroon stop repression’’, ont été au rendez-vous.
Les manifestations ont fait suite à un mot d’ordre lancé depuis plusieurs semaines par les organisations de la diaspora hostiles au régime de Yaoundé. Elles ont regroupé les camerounais venus de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Royaume Uni, etc. « Il est fort probable que le cri de la diaspora camerounaise ne soit pas attendu par le gouvernement camerounais qui fait de tout bois pour se maintenir au pouvoir », affirme Christal Thomas Fotué Simo, sociologue et analyste politique. Toutefois, l’universitaire reconnaît « L’écho retentissant d’une telle démarche de la diaspora au niveau international et qui pourrait interpeller les partenaires du Cameroun et les Organismes de défense des droits de l’Homme, à agir pour exhorter les autorités à tenir compte des revendications des groupes ».

Par William Omer Tchuisseu

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