Cameroun : Le cambriolage opéré à la Présidence de la République au cœur des grandes interrogations

 

Dans la nuit du 15 au 16 juin 2024, un groupe de personnes non encore identifiées, ont forcé les bureaux du Directeur du Cabinet Civil ( DCC) à la recherche des documents classés secrets et qui selon certaines sources, seraient liés au remaniement ministériel dont le dernier en date remonte à janvier 2019. Ce coup dur enregistré dans la plus haute sphère du pouvoir, embarrasse plus d’un. La sécurité de Paul Biya, Chef de l’ État, serait-elle menacée ?

Le vol à la Direction du Cabinet Civil de la Présidence de la République, préoccupe au plus haut niveau de l’ État. Dans ce lieu doté d’un dispositif sécuritaire sophistiqué, l’on s’interroge sur les capacités des cambrioleurs et la méthode qu’ont employée ces derniers pour avoir accès à ce bureau. Situé au deuxième étage de l’immeuble principal du Palais de l’Unité, en dessous du bureau de Paul Biya, logé plus haut au troisième niveau de ce bâtiment luxueux, le Cabinet Civil se distingue par un protocole sécuritaire renforcé étant donné qu’il est le passage obligé pour accéder aux services du Chef de l’ État. Que cache ce cambriolage qui inquiète ?
« C’est un coup d’État scientifique activé contre Paul Biya par un groupe proche de lui qui ne masque plus leurs intentions de prendre le pouvoir. Le Chef de l’ État est en danger et ses adversaires les plus redoutables sont dans la maison », soutient Pascal Charlemagne Messanga Nyiamding, politologue et coordonnateur du “ Mouvement les biyaistes”, un groupe solidaire au président de la République. La mission des cambrioleurs aurait échoué car selon les sources concordantes, le dossier du remaniement ministériel tant convoité a été soigneusement protégé par Samuel Mvondo Ayolo, le Directeur du Cabinet Civil. Il aurait scellé la mouture dans un coffre fort de son bureau. Peine perdue pour le « commando» missionné pour accomplir la sale besogne. Cette affaire qui met en mal la sécurité du chef de l’État fait l’objet d’une enquête minutieuse des fins limiers des services du renseignement. Paul Biya veut faire la lumière sur ce dossier assez délicat pour sa protection.
Les luttes pour le contrôle du pouvoir oppose les clans rivaux à l’intérieur du système au moment où la problématique de l’alternance au sommet de l’ État, revient dans les débats. Âgé de 91 ans , Paul Biya au pouvoir depuis 42 ans, présente des signes de fatigue. « Nous devons désigner un candidat consensuel pour remplacer Paul Biya afin d’éviter une attaque qui pourrait l’affecter de manière directe parce que le pays est pris en otage par des gens qui n’ont aucune conscience des valeurs républicaines », renchérit Pascal Charlemagne Messanga Nyiamding. Au Palais de l’unité, au sein du gouvernement et dans les rangs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais ( Rdpc) parti au pouvoir, les groupes se forment et se neutralisent par média interposé alors que les populations appellent sans cesse Paul Biya à agir pour restaurer l’ordre dans la gouvernance du pays.

Par William Omer Tchuisseu

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