Cameroun : L’opposition et les artistes mobilisent les populations à s’inscrire massivement sur les listes électorales
L’initiative s’intensifie à travers les réseaux sociaux et sur le terrain à l’effet d’inciter les citoyens à s’encarter auprès du bureau des élections et de voter lors de la course pour la magistrature suprême prévue en octobre 2025.
A un an de l’élection présidentielle, l’engouement autour des inscriptions sur les électorales prend de l’ampleur au niveau local et dans la diaspora camerounaise. Un fait inédit comparativement aux actions peu considérables des leaders observées dans les échéances antérieures. Les figures majeures de l’opposition donnent le ton. « Je vous exhorte à poursuivre les inscriptions massives sur les listes électorales, à aller voter le moment venu, à surveiller scrupuleusement le déroulement du vote et à le défendre au besoin ». La déclaration de Maurice Kamto, principal opposant du régime de Yaoundé, sorti deuxième à l’élection présidentielle de 2018, rejoint le propos de Cabral Libii, député – classé troisième aux urnes à la récente conquête pour le pouvoir. « Nous invitons les autorités morales de nos traditions et les autorités morales religieuses à donner leur impulsion active et spirituelle à la dynamique citoyenne d’inscription sur les listes électorales ». A-t-il suggéré. Pareillement, les acteurs du showbiz entrent dans la danse. Cinéastes, musiciens et humoristes se démarquent au moyen d’un slogan devenu populaire. « Ta carte tu l’as ? », est le mot d’ordre choisi par des célébrités pour inviter les masses à suivre le mouvement. Bon nombre d’entre eux exhibent leurs cartes d’électeurs sur les réseaux sociaux et dans les médias. Pour le sociologue et écrivain Thomas Fotué Simo, chercheur à l’université de Yaoundé 1, « Les courants alternatifs au régime de Paul Biya ont pris acte des failles de son système et ils espèrent saisir l’opportunité du moment pour agir en leur faveur ». Toutefois, l’universitaire rappelle qu’il s’agit « Des obligations des partis politiques de mobiliser l’électorat à la veille de chaque élection ».
Selon les chiffres de l’organe en charge des élections au Cameroun (Elecam), 7 millions de citoyens sont inscrits sur le fichier électoral. Une donnée qui ne satisfait pas les attentes de cette institution fonctionnelle depuis 17 ans et dont l’ambition au départ consistait à enrôler 10 millions de personnes en dix ans.
Par William Omer Tchuisseu