Cameroun: L’opposition fustige la durée de 5 ans sans remaniement ministériel voulue par le Chef de l’État Paul Biya

 

Les dernières mutations des membres du gouvernement remontent au 4 janvier 2019. Malgré les grandes annonces sur un éventuel changement, le statu quo reste maintenu.

L’opinion et l’opposition rongent son frein alors que diverses sources diffusent les informations sur un nouveau gouvernement imminent. Mais en vain. Paul Biya entretient le mystère et conserve à leurs postes les membres du gouvernement. «  Depuis 5 ans, un remaniement est annoncé. Les dossiers sont bloqués ; le pays fonctionne par pilotage automatique ; les conseils de ministres inexistants ». Le propos de Parfait Mvoum, cadre du Social Democratic Front (SDF), une formation politique de l’opposition, dénote la frustration constatée tous azimuts. L’homme politique poursuit sa déclaration en dénonçant une réalité qui entraine le dysfonctionnement du corps judiciaire. « Le conseil national de la magistrature ne s’est pas réuni depuis quatre ans ; une structure censée se réunir deux fois par an. Conséquence : les nouveaux magistrats ne sont pas déployés ; les magistrats n’ont pas changé de grade ; les auditeurs de justice sont au chômage ». Au-delà de l’inamovibilité de certains chefs de départements ministériels en poste depuis des décennies, l’on note également des cas de malversation financière de quelques-uns. En 2022, la Chambre des Comptes de la Cour Suprême a rendu public le rapport d’audit du fonds spécial Covid dans lequel la répartition de 180 milliards de FCFA consacré à la solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus, présentait des carences au niveau de la gestion dudit fonds. L’institution a «  décidé d’ouvrir, conformément à la loi, des procédures pour gestion de fait et fautes de gestion et de transmettre au ministère de la Justice, des faits susceptibles de faire l’objet d’une qualification pénale », a conclu les magistrats de ladite Cour. La suite du dossier est restée lettre morte. L’inachèvement des grands travaux, l’inertie dans les administrations, la corruption, handicapent le développement à plusieurs niveaux.

Par William Omer Tchuisseu

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