Côte d’Ivoire : Crise dans le Taekwondo: Le Témoignage Bouleversant de Mariama Cissé sur les Abus Sexuels
Partager la publication "Côte d’Ivoire : Crise dans le Taekwondo: Le Témoignage Bouleversant de Mariama Cissé sur les Abus Sexuels"
Le monde du taekwondo ivoirien est plongé dans une crise depuis qu’une série d’accusations d’abus sexuels a été révélée. Mariama Cissé, l’une des athlètes de la discipline, médaillée de bronze aux Championnats d’Afrique 2022, a récemment témoigné de l’enfer qu’elle a vécu, dénonçant un environnement « toxique » et des pressions insoutenables exercées par des membres de la fédération.
Après avoir refusé les avances de l’entraîneur de l’équipe nationale, Mariama Cissé a été progressivement exclue de la sélection ivoirienne, subissant des représailles pour son refus. « J’ai commencé à être mise à l’écart, ç’a coupé mon élan. Je ne comptais plus dans l’équipe nationale, j’étais remplacée », confie-t-elle. Constatant qu’aucune intervention de la Fédération ne l’aiderait, Mariama a cessé de s’entraîner, se retrouvant éloignée de la compétition malgré son potentiel.
Lors des Championnats d’Afrique de 2023 à Abidjan, sa remplaçante n’étant pas en mesure de concourir, sa place lui a été proposée à condition qu’elle présente des excuses à son entraîneur. « Chose que j’ai refusée parce que je ne lui ai rien fait », réagit-elle fermement.
Après ce nouvel affront, Mariama Cissé a décidé de porter plainte pour harcèlement sexuel et abus de pouvoir. La fédération a limogé l’entraîneur et le directeur technique national, une commission d’enquête a été formée, mais depuis, l’athlète n’a reçu aucune nouvelle sur l’évolution de l’affaire. « Je veux que la fédération et le ministère en fassent plus, parce que je ne veux pas que d’autres personnes vivent la même chose », exprime-t-elle, ajoutant que des sanctions réelles sont nécessaires pour prévenir la répétition de ces abus.
En septembre dernier, une nouvelle plainte pour harcèlement a été déposée contre un autre entraîneur par le père d’une athlète de 17 ans, mettant en lumière l’urgence de réformes dans le monde du taekwondo ivoirien. Pour Mariama Cissé et d’autres victimes présumées, la lutte continue pour que justice soit rendue et que des actions concrètes soient mises en place afin de garantir la sécurité et le respect des droits de chaque athlète.
Par Ousmane Diallo