Tunisie : plusieurs influenceurs arrêtés pour atteinte à la pudeur et harcèlement

 

Ces derniers jours, la scène médiatique et numérique tunisienne a été bouleversée par l’arrestation de plusieurs influenceurs et créateurs de contenus. Le gouvernement tunisien, dans une campagne de contrôle renforcé des espaces médiatiques et des réseaux sociaux, a ciblé des personnalités accusées d’atteinte à la pudeur et de harcèlement via les plateformes numériques, telles que TikTok et Instagram.

Cette initiative fait suite à une série de polémiques ayant enflammé les réseaux sociaux. Des vidéos controversées, dont des diffusions en direct de certaines interventions chirurgicales, des querelles conjugales exposées publiquement et la publication de données personnelles, ont provoqué des réactions variées au sein de l’opinion publique tunisienne.

Dans un communiqué publié le 27 octobre 2024, le ministère tunisien de la Justice a annoncé le lancement d’enquêtes pénales pour des contenus jugés contraires aux « bonnes mœurs ». Cette décision a rapidement suscité des inquiétudes parmi les défenseurs des droits de l’homme. Ceux-ci dénoncent ce qu’ils considèrent comme un abus de pouvoir et une atteinte potentielle à la liberté d’expression, craignant un contrôle accru et une restriction de l’espace numérique.

En Tunisie, les réseaux sociaux, notamment TikTok qui compte plus d’un million d’utilisateurs, constituent un espace de liberté pour beaucoup. Si certains citoyens saluent ces mesures de régulation qu’ils considèrent comme une nécessaire « mise au pas morale » face aux excès de certains influenceurs, d’autres redoutent un retour aux pratiques autoritaires. Les défenseurs des droits humains redoutent que ces initiatives répressives n’entraînent une réduction des libertés d’expression et de partage sur les plateformes numériques.

Pour le moment, le gouvernement tunisien semble déterminé à maintenir cette ligne stricte de contrôle des contenus en ligne. Cependant, les réactions sur les réseaux sociaux et les critiques de la société civile montrent que le débat sur l’équilibre entre régulation et liberté reste vif dans le pays.

Par Issa Abdou 

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