Afrique : Des arnaqueurs utilisent l’IA pour se faire passer pour le chef de l’Union africaine, Moussa Faki

 

La Commission de l’Union africaine a été victime de cybercriminalité après que des fraudeurs ont déployé des outils d’intelligence artificielle pour se faire passer pour le chef de l’organisme continental, Moussa Faki.

M. Faki, président de la Commission de l’Union africaine, le secrétariat de l’Union africaine, écrit régulièrement aux dirigeants mondiaux chaque fois qu’il a besoin de passer un appel.

Une telle lettre est officiellement connue sous le nom de note verbale et constitue la procédure standard pour planifier des réunions entre les dirigeants de l’Union africaine et les représentants d’autres pays ou organisations internationales.

Les fraudeurs ont falsifié sa voix et passé plusieurs appels vidéo vers des capitales européennes, cherchant ostensiblement à organiser des réunions.

La Commission de l’UA a révélé que les cybercriminels utilisaient également de fausses adresses e-mail, se faisant passer pour le chef de cabinet adjoint de l’organisation, cherchant à organiser des appels entre des dirigeants étrangers et M. Faki.

Ebba Kalondo, le porte-parole de M. Faki a confirmé que les farceurs ont ensuite eu des appels vidéo avec plusieurs dirigeants européens, tout en utilisant de fausses modifications vidéo pour se faire passer pour le président.

Dans un communiqué publié vendredi, la CUA a déclaré qu’elle « regrette ces incidents », réitérant que la commission utilise uniquement les voies diplomatiques officielles pour communiquer avec les gouvernements étrangers, par l’intermédiaire de leurs ambassades à Addis-Abeba.

« La Commission de l’Union africaine réitère son strict respect du protocole diplomatique et son usage exclusif de la note verbale pour les demandes d’engagement de haut niveau », a fait savoir Mme Kalondo dans un tweet.

On ne sait pas encore clairement quelles étaient les intentions des fauteurs de troubles, mais le communiqué de l’UA a qualifié leurs faux courriels de « phishing », une indication qu’ils auraient pu avoir l’intention de voler des identités numériques pour accéder à des informations privilégiées.

Les deep fakes, la technologie utilisée par les cybercriminels, deviennent de plus en plus populaires et sont parfois utilisées par certaines entités pour diffuser de la désinformation et de la propagande.

Par Frédéric Konaté 

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