Tchad: Mahamat Idriss Déby Itno se présente aux élections, après une semaine tumultueuse
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Le président par intérim du Tchad, Mahamat Idriss Déby, a annoncé ce samedi 2 mars 2024 son intention de se présenter à l’élection présidentielle prévue cette année, mettant ainsi fin à une semaine tumultueuse marquée par la mort de l’opposant Yaya Dillo, abattu par balle à N’Djamena, la capitale.
Dans un discours devant une foule de partisans et de dignitaires de l’État, Déby a confirmé sa candidature, sans faire référence aux récentes violences. « C’est (…) avec un mélange d’honneur, d’humilité, de responsabilité et de gratitude que j’accepte cette nomination », a-t-il déclaré.
La mort de Dillo, survenue mercredi dans des circonstances controversées, a mis en évidence les divisions au sein de l’élite dirigeante du pays, alors que le Tchad se dirige vers des élections cruciales.
Déby avait initialement promis une transition de 18 mois vers des élections après avoir pris le pouvoir en 2021, suite à la mort de son père au pouvoir dans des affrontements avec les rebelles. Cependant, son gouvernement a par la suite adopté des résolutions reportant les élections jusqu’en 2024 et lui permettant de se présenter à la présidence.
Vendredi, le gouvernement a confirmé l’arrestation du général Saleh Déby Itno, oncle de Déby, à la suite des événements de mercredi. Itno avait récemment rejoint le parti de Dillo, le Parti socialiste sans frontières. « Il a désormais été inculpé par le procureur de la République et ses jours ne sont pas en danger », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah, sans préciser les accusations portées contre Itno.
Le gouvernement tchadien affirme que Dillo a été tué lors d’un échange de tirs avec les forces de sécurité et accuse des membres de son parti d’avoir également attaqué l’agence de sécurité intérieure. Cependant, le groupe rebelle tchadien Front pour le changement et la concorde au Tchad (FACT) ainsi que le parti d’opposition CNRD ont qualifié la mort de Dillo d’assassinat, soulignant l’opacité des circonstances de son décès.
Par Kenzo Brown