Cameroun: L’écrivain Jean Clovis Ouabo redoute le choc des cultures à l’origine de la régression des us et coutumes des peuples des Grassfields, en même temps qu’il envisage les démarches pour leur pérennisation.
Partager la publication "Cameroun: L’écrivain Jean Clovis Ouabo redoute le choc des cultures à l’origine de la régression des us et coutumes des peuples des Grassfields, en même temps qu’il envisage les démarches pour leur pérennisation."
« Traditions Bamilékées et Mondialisation », disponible sur le marché du livre depuis 2022, examine dans un premier temps le parallèle entre les mœurs importées et les pratiques culturelles des peuples des Hauts-Plateaux de l’Ouest du Cameroun. Ensuite, l’écrivain présente les éléments fondamentaux des traditions bamilékées. Enfin, il déroule les méthodes de conservation d’une civilisation millénaire. Jean Clovis Ouabo est un féru des traditions africaines qui constituent la base de ses activités littéraires. Inspecteur pédagogique à la retraite, il poursuit ses recherches en anthropologie et n’hésite pas à partager ses découvertes via ses parutions.
La mondialisation : un danger pour les traditions bamilékées ?
Dans ‘’le village planétaire ‘’, la fusion des cultures influence d’une manière ou d’une autre les vieilles traditions parmi lesquelles celles des bamilékées. Jean Clovis Ouabo le démontre dans sa comparaison de l’interculturalité par des exemples suivants : « Les sacrifices sur l’autel et le crâne de l’aïeul dont le fondement est un sujet à controverse privent les bamilékés chrétiens de la cérémonie des assises sur le tabouret qui a pourtant un noble objectif ; l’introduction de la cigarette dans les marchés et la vulgarisation des dangers du tabac ont contribué à la quasi-disparition de la pipe ; de nos jours, le port du chapeau n’est plus systématiquement répandu en raison de nouvelles habitudes vestimentaires ; l’utilisation des tabourets paraît rétrograde ». Aussi, l’écrivain revisite les pratiques ancestrales comprises comme étant le socle des traditions des peules des grassfields. Les danses des sociétés secrètes, les danses populaires, les cérémonies mortuaires, les rites de bénédiction et de protection, la succession, le mariage et bien d’autres aspects de la culture bamilékée dans son Essence, sont abordés pour encourager les peuples à suivre les voies de l’ancestralité.
Pour une civilisation pérenne
Face au rejet des traditions bamilékées par quelques-uns du fait de l’occidentalisation, Jean Clovis Ouabo interpelle les chefs traditionnels, les initiés et les savants des cultures des Grassfields, à se mouvoir pour apprendre à la jeune génération les tenants et aboutissants des traditions. La socialisation de la jeunesse au nom de la préservation et de l’expansion des cultures des peuples des Hauts-Plateaux de l’Ouest, va accélérer l’exportation des us et coutumes à l’échelle mondiale, visibles par les tenues traditionnelles, les cérémonies traditionnelles, les langues maternelles et autres habitudes.
Par William Omer Tchuisseu