Afrique: Éducation : Le temps de la réforme du système scolaire et académique
Le fil conducteur des enseignements dans les pays du continent repose sur les civilisations étrangères. Les africains font face à l’impératif du devoir de mémoire et du réveil par une nouvelle orientation pédagogique qui implique la transmission des savoirs sur l’Afrique et les africains.
Les programmes des écoles et universités d’Afrique offrent une gamme variée de leçons sur l’Europe, l’Amérique et l’Asie, caractérisés par une mise en exergue des exploits des peuples étrangers que l’on enseigne dans les cours d’histoire en l’occurrence. Les élèves et les étudiants africains manquent de connaissance sur les personnages Cheikh Anta Diop, Babemba Traoré, Simon Kimbangu, Ménélik II etc. Pourtant, ces apprenants montrent leur savoir des instructions importées en temps d’évaluation (examens, concours, soutenances). Le mérite du continent et ses valeurs sont instrumentalisés et classés au second rang dans les programmes.
Dans un environnement mondialisé où la rencontre des cultures et des idées tend à faire disparaître le rôle historique des savants et des conquérants africains dans le progrès de l’humanité, les décideurs politiques ont la responsabilité de changer le module pédagogique afin de restaurer l’Afrique et ses grandes figures. Toukam Agnès, pédagogue et enseignante à l’École Normale des Instituteurs de l’Enseignement Général (INIEG) de Yaoundé, est favorable pour ‘’ Une reconstruction des paradigmes éducationnels et académiques afin de situer les africains et l’Afrique dans le passé, le présent et le futur de manière à ce que les consciences évoluées s’approprient la grandeur de l’Afrique. Ainsi on pourra œuvrer aisément pour la renaissance au plan intellectuel, scientifique, culturel, spirituel, littéraire et technique’ ’. Le Magazine Jeune Afrique dans sa parution du 22 janvier 2023 a titré sur cette problématique en ces termes : ‘’Décoloniser l’éducation pour agir sur l’avenir… ‘’.Le journal poursuit : ‘’ L’enseignement doit se fonder sur une réalité sociale et culturelle. Il est utile d’intégrer dans les systèmes éducatifs des sorties culturelles dans les musées d’art africain mais aussi dans les centres historiques…Les élèves seront donc initiés aux langues maternelles, du primaire au collège. Elles deviendront par la suite obligatoires dans les séries littéraires au lycée, et une option pour les autres séries. Des travaux de recherche du Bureau International d’éducation (BIE, Unesco) en attestent la pertinence’’.
Par William Omer Tchuisseu