Tchad : Hisseine Adamou Camara, une figure de proue de la mode africaine.
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Ce jeune tchadien s’est taillé une bonne place au soleil de la haute couture. Ses créations habillent des personnalités de premier plan aussi bien sur le continent qu’au-delà
Après de brillantes études universitaires dans le domaine de la mode et de la finance, Hisseine Adamou Camara est revenu à ses premiers amours : la mode et la création. En grand perfectionniste, il a très vite intégré une école des métiers de la mode après ses études en coupe et en couture au Cameroun et au Sénégal il continue vers l’Europe où il entame son apprentissage de couturier professionnel. Dès lors, son objectif est d’atteindre l’excellence, et d’être promu au rang des plus grands. En 2016 élu meilleur styliste tchadien puis en 2017 il a reçu le prix du mérite du stylisme africain. Aujourd`hui, avec plus de 15 ans de métier dans le domaine de la mode, des défilés organisés au Tchad et en Afrique, Hisseine Adamou Camara est assurément l’un des stylistes africains le plus connu du continent.
Amoureux de la terre d’Afrique, inspiré par ses couleurs chatoyantes et ses senteurs épicées, Hisseine Adamou Camara a su faire rejaillir une âme africaine au travers de créations universelles. Son originalité repose avant tout sur cette alliance entre un savoir faire quasi millénaire des grands peuples africains… et un stylisme propre à l’audace des lignes et formes occidentales.
Il suffit simplement d’y croire et de s`en convaincre. Miroir de son pays, le tchad , et l’Afrique, Hisseine Adamou Camara connaît la valeur et la richesse des Hommes et des traditions qui l’ont nourri. Il puise son inspiration à travers la diversité des cultures africaines. Ses créations demeurent toujours respectueuses de l’identité africaine. Il veut porter haut et fort à travers le monde les couleurs de l’Afrique dans le domaine de la couture. L`originalité de camara repose à la fois sur la référence aux valeurs quasi-millénaires des peuples peuls, Sarah, et un style lié à l’audace des lignes et des formes, en somme, un équilibre entre les apports du désert et l`expérience occidentale où il fit ses premières armes.
Hisseine Adamou Camara veut montrer l’image d’un tchad en mouvement, d’une Afrique qui gagne et la mode comme vecteur de développement..
Après avoir organisé ou participé à l’organisation de plusieurs défilés, salons de création, workshop et autres festivals au Tchad dans d’autres villes du pays monde, Hisseine Adamou Camara a été sollicité dans de nombreux pays. De Dakar au Sénégal à Bruxelles en Belgique en passant par Abidjan, en Côte d’Ivoire, Ouagadougou au Burkina Faso, Niamey au Niger, Cotonou au Bénin, Lomé au Togo, à Kigali au Rwanda, et à Paris en France, les œuvres de styliste et créateur tchadien sont reconnues comme reflétant l’identité et la couleur et la forme du Tchad.
Il a d’abord travaillé sur de nombreux supports (tissus) classiques comme le wax, la mousseline, le coton, le lin, entre autres. Il en a d’ailleurs engrangé des succès à travers ses différents défilés. Hisseine Adamou Camara a ensuite décidé de mettre en avant le coton tchadien , surtout celui tissé chez nous. C’est ainsi qu’il travaille depuis l’an dernier, avec autres stylistes, des teinturières, des tisserands, des fileuses et des artisans d’autres corps de métier dans le cadre du projet d’un festival . Hisseine Adamou Camara vole de succès en succès. En 2018 il crée son premier festival de la mode appelé » festival de mode et traditions tchadiennes (FESMOTT) qui a pour but de contribuer au développement économique et à l’emploi dans le secteur artisanal notamment au Tchad et ainsi réduire la pression migratoire au sein de ces pays, en luttant contre les causes profondes des phénomènes de déstabilisation et ce, en offrant des possibilités de formation et en favorisant la création d’emplois dignes, durables et équitablement rémunérés.
Ses créations ont séduit de nombreux artistes africains comme le musicien congolais Faly Ipupa, maoundé Célestin, mounira michalla.
Le créateur tchadien Hisseine Adamou Camara, comme la plupart des artistes, est néanmoins confronté à un certain nombre de problèmes. Il y a certes des tailleurs bien formés. Mais ils ne sont pas très nombreux. La haute couture demande un investissement aussi bien dans la forme que dans le fond. La finition, qui est la partie la plus visible, doit toujours être nickel. Il exige également un renouvellement constant dans le tissage et la teinture afin de donner à voir des supports attrayants. Ainsi pour continuer à rester performant, notre pays doit accorder une place importante dans la formation des jeunes dans ce sous-secteur. Car, il faut le rappeler, la haute couture est très pourvoyeuse d’emplois.
En attendant, Hisseine Adamou Camara s’implique auprès des tisserands aussi bien dans le choix des fils que dans l’utilisation des métiers à tisser. Quant à la teinture et à la décoration, le créateur est en train d’essayer de nouvelles plantes tinctoriales différentes de celles habituellement utilisées jusque-là.
Par kenzo Brown