Afrique Subsaharienne: 6 618 migrants sont morts en 2023 au Maghreb sur le chemin de l’Espagne

 

L’année dernière a été la plus meurtrière d’après le rapport de l’ONG Caminando Fronteras, une institution qui œuvre pour la défense des droits des immigrés clandestins. Cette situation peu honorable pour le du continent, pose le problème de la gouvernance des États au Sud du Sahara.

Les ONG en action dans le secteur de l’immigration clandestine et les gouvernements de ces migrants originaires de l’Afrique subsaharienne, tirent sans cesse la sonnette d’alarme à travers les déclarations officielles. Le 10 juillet 2023, le maire de Kafountine, une commune du Sénégal, avait confirmé le départ des migrants dont il n’avait aucune nouvelle par la suite. Il avait affirmé qu’il y avait parmi eux des Sénégalais, des Gambiens, des Guinéens, des Sierra-Léonais, des camerounais, des tchadiens, etc. D’après l’ONG espagnole Caminando Frontenas, qui tient ses informations des appels des migrants ou de leurs proches, plusieurs embarcations quittent régulièrement le Sénégal en transportant une centaine de personnes dans chaque convoi dans le but de rejoindre l’Europe. Cette réalité remet sur la table les préoccupations liées au sort de ces derniers en route pour l’Occident. Entre les dangers de la mer et la barbarie infligée à ces hommes et femmes par les trafiquants, il est à noter que l’immigration clandestine demeure un phénomène qui persiste malgré les morts et les disparitions. Selon l’Organisation internationale pour l’immigration (OIM), « en 2020, au moins 559 personnes ont péri en mer en tentant de rejoindre les îles espagnoles. En 2021, le nombre de morts s’élevait à 1126 ». Au fil des ans, les guerres en Afrique et la mal gouvernance, caractérisée par l’accaparement des richesses des États par les bourgeoisies au pouvoir, ont plongé les pays et les populations au Sud du Sahara dans la pauvreté, la misère, le chômage et l’exclusion sociale. Des milliers de victimes des systèmes corrompus se trouvent dans l’impasse et empruntent le chemin du désert et de la mer à leurs risques et périls, dans l’espoir de trouver mieux ailleurs. Dans la masse des sans-papiers désireux de joindre le vieux continent, les intellectuels, les ingénieurs, les artistes, les footballeurs, les travailleurs et autres petits commerçants, se bousculent dans les caravanes de l’aventure. Peu sont ceux qui foulent le sol européen. En effet, le Maghreb, terminus pour plusieurs malgré eux, compte de nombreux migrants clandestins coincés sur place et incapables ni d’avancer, ni de faire chemin retour.

Par William Omer Tchuisseu

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