Birkina Faso : 32 ans après son assassinat le combat du capitaine SANKARA continue d’inspirer les jeunes.

 

Il y’a exactement 32 ans ( 15 octobre 1987- 15 octobre 2019) que l’icône de la révolution africaine était assassinée dans des circonstances peu élucidées. Aujourd’hui encore ses combats, ses luttes et sa vision panafricaniste constituent le socle des luttes africaines contre l’invasion impérialiste. Retour sur la vie d’un homme qui s’est sacrifier pour ses idées.

Thomas SANKARA est un homme d’État burkinabé né le 21 décembre 1949 à Yako dans l’ancienne République de Haute-Volta devenue l’actuel Burkina-Faso. Président du pays entre Août 1983, il fût assassiné le 15 octobre 1987.

Durant ses 4 années de magistère, le révolutionnaire mène une lutte acharnée contre l’impérialisme occidental et se revendique «homme libre» devant la France et les États-Unis. Il n’hésite pas appelé au boycott des institutions financières internationales pour s’affirmer comme leader d’une Afrique libre. Petit à petit, il inscrit son action dans la logique de déviance vis-à-vis principalement de la France à qu’il reproche d’avoir joué un rôle important dans l’appauvrissement du continent. De l’autre côté, alors que la Guerre froide bat son plein, il se rapproche du bloc soviétique et de Cuba.

En 1987, Il soutient ouvertement l’African National Congress (ANC) dans la lutte contre l’apartheid. Cela dit, en Afrique, il trouve peu d’écho à sa lutte révolutionnaire l’Ivoirien Félix HAMPHOUET BOIGNY et MOUSSA TRAORE lui vouent une certaine inimitié. Mais en dépit de cette rivalité régionale, SANKARA trouve des alliés de circonstances entre autres Jerry RAWLINGS le ghanéen et Mohammar KADHAFI le libyen. Mais cette alliance continentale s’essouffle quand trois mois avant sa mort, il se sent isolé diplomatiquement. On a en mémoire son célèbre discours prononcé à la tribune de l’organisation de l’Unité Africaine ( OUA) lors du sommet des chefs d’État.

«Pour éviter que nous allions individuellement nous faire assassiner (…) si le Burkina Faso tout seul refuse de payer, je ne serais plus à la prochaine conférence», peut-on lire dans les colonnes du Parisien.

Sans doute, prédisait-il déjà sa mort en des termes à peine voilé. Au niveau interne, SANKARA multiplie des politiques volontaristes sur les domaines de la culture, des réformes agraires ( il visait l’autosuffisance alimentaire par le biais de la préférence nationale) et de l’armée dont il était issus. De manière très clair, la convergence de son action visait à donner à son pays une visibilité à l’international. Le quotidien en ligne “News-af” revient sur la vision de l’homme.

«La culture participe à la visibilité d’un pays à l’étranger , il a mis un accent particulier sur la promotion de la culture du Burkina. La création de la Semaine nationale de la culture (SNC) répond à cette vocation», s’exclame t-il.

Thomas SANKARA aimait profondément son peuple : c’était un patriote qui n’hésitait pas à s’imprégner des réalités de vie de ses compatriotes. Sa soeur cadette Colette SANKARA revient sur un épisode qui lui avait marqué dans le quotidien en ligne “LEFASO.NET“.

«Il avait l’habitude de sortir tard dans la nuit pour s’imprégner des conditions de vie de son peuple. Un soir je l’ai vu déboucher chez moi en vélo. Je lui ai demandé pourquoi il se baladait tout seul dans la nuit et s’il n’avait pas peur. Il m’a répondu que c’était pour prendre le pouls du pays et écouter les gens, c’est comme ça qu’on dirige les gens».

SANKARA aimait l’Afrique. Il voulait que les africains s’émancipent de l’Histoire et de la colonisation. A travers ses actes, il n’avait pas que mesurer l’importance de la liberté car il avait associé à ce principe le panafricanism.

Par Franci Kaboré.

 

Commentaires Facebook