Cameroun: La pénurie de carburant paralyse la ville de Bafoussam
La troisième ville du pays fait face à la rareté du précieux liquide depuis cinq jours. Le marché noir en expansion.
A la pompe, la file de consommateurs assiège les stations d’essence en vain. Conducteurs de motocycles, de véhicules et d’engins lourds cessent malgré eux de mener leurs activités quotidiennes alors que les usagers-habitués à emprunter les mobiles subissent la pénurie de carburant en s’adonnant à la marche à pied sur de longues distantes. « Il y ‘ a eu en effet un problème logistique, et qui depuis a été résorbé, et c’est ce problème qui avait créé une tension ». Le propos de Gabriel Eteki, haut cadre à la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP), rassure peu les consommateurs au regard de l’absence du liquide à la pompe. « Je suis contraint d’arrêter mon trajet pour le grand Nord parce que j’attends que le carburant sois disponible. La promesse immédiate du retour à la normale traîne à se réaliser ». Rapporte Clovis Ndemba, conducteur de camion.
Dans la mêlée, il s’est créé un marché noir entretenu par les pompistes. Les travailleurs de nuit ravitaillent un réseau de consommateurs aux prix supérieurs du tarif homologué. Les montants de la corruption varient entre 1000F et 1200F pour un litre de super habituellement offert à 730F. Une situation vicieuse pour la majorité de la clientèle. La réservation des stocks de carburant au bénéfice des acolytes induit un manque à gagner pour l’économie nationale et régionale. Aussi, les marchands des matières frelatées se frottent les mains. L’impasse oblige les consommateurs à employer les mesures non recommandables à des sommes onéreuses.
Capitale de la région de l’Ouest, la ville de Bafoussam – poumon agricole du Cameroun, relie la partie Sud au Septentrion. Les cargaisons des produits champêtres issus de ses terres fertiles circulent en permanence sur l’étendue du territoire et dans la sous- région. La situation actuelle cause d’énormes pertes.
Par Tchuisseu Lowé