Cameroun : Le gouvernement déchoit l’Honorable Cabral Libii de la direction de son parti et l’interdit de participer au défilé du 20 mai-jour de célébration de l’Unité nationale

 

L’élu du peuple, Président du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), est entre deux feux. Paul Atanga Nji, le Ministre de l’Administration territoriale et le préfet du Mfoundi Djikdent Emmanuel, ont signé chacun le 15 mai 2024, les décisions pour limiter les activités politiques du député de la Nation. Une entrave à la démocratie ?

Un coup de massue contre Cabral Libii, l’un des principaux acteurs de l’opposition camerounaise. En un seul jour l’homme politique a reçu des autorités deux ordonnances peu favorables à son égard. S’adressant au Directeur Général des Élections, le Ministre de l’Administration territoriale, veut destituer Cabral Libii de la tête du PCRN. « J’ai l’honneur de vous faire connaitre que le parti politique dénommé Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PRCN) a pour Président-Fondateur, Monsieur KONA Robert ». Les conflits internes de cette formation politique ont fait intervenir le membre du gouvernement pour reconnaitre un clan au détriment d’un autre camp qu’on tend à isoler. Pourtant, Cabral Libii siège à la Chambre basse du parlement en sa qualité de député et président du PCRN, une responsabilité acquise par la volonté de ses militants. Ses prises de position contre la mal gouvernance du pays seraient au centre d’une ambition visant à l’écarter des grands enjeux politiques. Or la nouvelle hiérarchie du PCRN choisie par les dirigeants ne voile pas ses accointances avec le système.
De son côté, le préfet du département du Mfoundi dont Yaoundé est le chef-lieu, proscrit à Cabral Libii sa participation aux cérémonies du 20 mai fête de l’Unité nationale qui aura lieu lundi prochain. « J’ai l’honneur de vous faire connaitre que votre parti ne pourra plus prendre part audit défilé en raison des dissensions dans le parti, susceptibles de perturber l’environnement des festivités ».
Le Ministre de l’Administration territoriale essuie habituellement les critiques pour son ingérence dans les problèmes internes des partis politiques. Arbitre du jeu politique de l’appareil d’État, il tranche les litiges en faveur des acteurs à la solde du régime. Plusieurs formations politiques ont été fragilisées du fait de son implication dans les différends qui opposent leurs membres.

Par William Omer Tchuisseu

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