Cameroun : Le grand dialogue national, quel bilan 6 ans plus tard à l’heure de la célébration de l’unité nationale ?

 

Présidée sur ordre du Chef de l’État par le Premier Ministre Joseph Dion Ngute, la grande assise s’est tenue du 30 septembre au 4 octobre 2019 au palais des congrès avec pour leitmotiv la résolution de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. La guerre dans cette partie du territoire camerounais sape l’esprit de l’union sacrée des fils de la Nation. Compte rendu d’une situation mitigée.

La rencontre avait semblé apporter une lueur d’espoir pour un retour à la paix et la sécurité dans les zones en conflit, tant les résolutions du grand dialogue fixaient les mesures pour parvenir à l’objectif voulu par les autorités. Beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Les tensions entre le gouvernement et les sécessionnistes n’ont cessé de s’étendre au lendemain de cette assise nationale. Les attaques des groupes armés se sont accentuées avec au compteur des violences les morts, les réfugiés externes et internes, entre autres les enlèvements et d’importants dégâts matériels. En réponse aux actions des indépendantistes , l’armée oppose une vive résistance pour sauvegarder l’intégrité du territoire et l’exercice du pouvoir d’État par les autorités des régions en crise où la difficulté de manifester son influence montre le contraste chez les populations, partagées entre le respect des institutions et la crainte des représailles des groupes armés. Les bavures militaires ont fait sévir contre les hommes en tenue- coupables de violence sur les civils innocents.
La guerre suit son cours, les dirigeants et les chefs des bandes armées affichent leur intransigeance. Tandis que les gouvernants maintiennent le principe d’une ‘’l’unité nationale non négociable’’ les sécessionnistes veulent à tout prix ‘’sortir de la République’’. Un dialogue de sourd divise les deux parties. L’opposition fustige le grand dialogue national et exige la libération des détenus interpellés dans le cadre de la crise anglophone. L’on exige également des autorités la démilitarisation des zones de guerre et un dialogue national inclusif où toutes les parties vont prendre part autour de la table des négociations.

Par William Omer Tchuisseu

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