Ghana : Kwame Nkrumah, chef de file du mouvement panafricaniste et inspirateur de plusieurs générations d’africains

 

Premier dirigeant du Ghana indépendant pour lequel il a lutté pour mettre un terme à la colonisation britannique, cet intellectuel et homme politique, activiste de renom, a également mené le combat pour une Afrique unie. Sur les traces d’un militant engagé dont les œuvres restent d’actualité.
Les ambitions de Kwame Nkrumah, figure de proue du panafricanisme, intéressent les sciences humaines au programmes dans les écoles et universitaires africaines, en raison de l’importance de son combat pour le sens collectif visant une Afrique fédérée à l’image des États-Unis d’Amérique. Acteur majeur de la création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), l’ex chef d’État ghanéen a privilégié le rassemblement des pays du continent en un État. Il considère la solidarité des Nations africaines comme étant la solution pour faire cesser le système d’exploitation planifié par les puissances étrangères pour piller des richesses de l’Afrique. Surnommé « Osagyefo » (rédempteur) au regard de sa stratégie de libération des peuples et des États, cet homme politique actif dans sa vision des États-Unis d’Afrique, a bénéficié du soutien des jeunes leaders indépendantistes africains. Sékou Touré, Um Nyobè et bien d’autres résistants africains ont défendu sa stratégie et ont combattu pour une Afrique libre et unie. Le Ghana va accueillir grâce aux actions de Kwame Nkrumah, de grands noms du panafricanisme. William Dubois et Malcolm X en l’occurrence vont séjourner à Accra pour une mission de propagation de l’idéologie panafricaniste. Pour Pascal Messanga Nyamding, enseignant des relations internationales, «  La vision de Kwame Nkrumah dépassait les intérêts de son pays et il aura œuvré toute sa vie pour l’Unité africaine. Sa pensée panafricaine suit son cours ; elle est marquée par les actions politiques révolutionnaires des africains résidents sur le continent et dans la diaspora ». Aux premières heures de son engagement pour le panafricanisme, Nkrumah a posé les fondements ou bases de son idéologie. «  Le nationalisme africain ne se limite pas seulement à la Côte d’Or, aujourd’hui le Ghana. Dès maintenant il doit être un nationalisme panafricain et il faut que l’idéologie d’une conscience politique parmi les africains, ainsi que leur émancipation, se répandent partout dans le continent ». Ecrira-t-il. Auteur de nombreux ouvrages sur le panafricanisme, sa philosophie, diffusée partout dans le monde, inspire les africains de plusieurs pays qui revendiquent leur appartenance au cette idéologie politique. Malgré son long combat à l’effet de faire passer son rêve à la réalité, son ambition ne verra pas le jour. Car les intérêts divergents et opposés des hommes politiques et des intellectuels africains, ainsi que les manœuvres des puissances étrangères, vont barrer la voie à la fédération des pays d’Afrique. Messanga Nyamding explique les raisons liées au frein du mouvement panafricaniste. « Le panafricanisme est un véritable challenge face aux impérialistes qui manigancent pour détruire ce projet profitable pour l’Afrique. Quand l’union des uns fait la force, les autres qui divisent pour mieux régner se sentent menacés et se battent pour briser l’harmonie chez leurs concurrents ».

Par Tchuisseu Lowé

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