Guinée-Bissau :  Umaro Sissoco Embaló  ferme partiellement la frontière  de son pays  le Sénégal

 

Umaro Sissoco Embaló , le président bissau-guinéen a décidé de fermer une partie de la frontière de son pays avec le Sénégal. Cela fait suite à de violents affrontements entre deux communautés musulmanes dans le sud du Sénégal.

La ville sainte de Médina Gounass dans la région de Kolda a été lundi, jour de l’Aïd, le théâtre d’affrontements entre les fidèles du khalife de la localité, Thierno Amadou Tidiane Ba, connus sous le nom de Futankés, et ceux du marabout Thierno Mounirou Baldé, les Gabunkés. Un mort et une vingtaine de blessés, ont été enregistrés par le ministère de l’Intérieur.

De telles confrontations communautaires sont rares au Sénégal. Néanmoins, ces deux communautés s’opposent depuis plusieurs années pour le contrôle de la grande mosquée de la localité. Elles s’accusent mutuellement d’être à l’origine des tensions qui ont fait plusieurs morts par le passé.

Le président Embaló a indiqué qu’à la suite de ces derniers heurts, « l’une des communautés [avait] appelé en renfort des peuls Gabunkés » vivant en Guinée-Bissau. « J’ai aussitôt pris la décision de fermer cette partie de la frontière pour empêcher toute escalade de violence, a-t-il expliqué. Les forces de sécurité de mon pays veillent au respect scrupuleux de cette mesure. »

Les affrontements entre disciples rivaux de Médina Gounasss sont réguliers. Ils remontent à loin, «quand la politique fit son entrée dans la cité, en 1978, à la faveur de l’érection de la localité en chef-lieu de communauté rurale», selon le journal L’Observateur dans son édition du mercredi 19 juin. Ancien maire de la Localité, Seydou Bâ, interrogé par le journal du Groupe futurs médias (GFM), se souvient des heurts survenus bien plus tard, en 1995.

Située à plus de 500 km de Dakar, Médina Gounass accueille chaque année pendant une dizaine de jours un pèlerinage qui réunit des milliers de membres – uniquement des hommes – de la confrérie des Tidianes, l’une des plus importantes du Sénégal.

Par Cherif Keita 

Commentaires Facebook