RDC : Quel bilan de la Nation au plan sécuritaire et politique 64 ans après son indépendance ?
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Ancienne colonie belge, l’ex Zaïre a obtenu son autonomie le 30 juin 1960 sous des cris de joie et battements de tambours après une longue période de résistance menée par les nationalistes. Le 30 juin 2024, le pays a compté 64 années de sa souveraineté. Profil d’une Nation pourvue de richesses naturelles au cœur des convoitises.
L’actualité du pays fait régulièrement mention des violences perpétrées par les groupes rebelles dans sa partie Est, ainsi que des affrontements intercommunautaires à l’origine des morts, des blessés graves, des cas de viols et de déracinement des peuples contraints de fuir la guerre.
Chronologie des pouvoirs en place
A l’indépendance du pays, Joseph Kasa-Vubu officie en tant que premier président du Congo souverain. Il a contribué à la libération du pays avec l’ancien premier ministre Patrice Lumumba, qui occupe le rang de héros dans les annales de l’histoire de l’Afrique du XXe siècle. Sous la bannière du Mouvement National Congolais (MNC), une formation politique d’idéologie panafricaniste, Patrice Lumumba et les siens ont donné du fil à tordre aux colons belges. La perte de vitesse dans les affrontements, observée dans les camps adverses a poussé la Belgique à ratifier l’autonomie du pays le 30 juin 1960. Novembre 1965, la RDC entre dans une nouvelle ère de son évolution. Mobutu Sese Seko prend le pouvoir et dirige le pays d’une main de fer. Il instaure le parti unique et demeure intouchable au sommet du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), le parti-État. Il réussit à consolider l’unité nationale ainsi qu’à magnifier la fierté congolaise via ses tenues d’apparat et son attachement pour le lingala, la principale langue vernaculaire du pays. Sa mégalomanie, la corruption et les atrocités de son système essuient les critiques en Afrique et ailleurs. Son règne a duré 32 ans. Le pouvoir de Laurent-désiré Kabila, tombeur de Mobutu a connu des perturbations un an après sa prise de fonction. Sa tentative de rompre les contrats miniers avec les puissances étrangères et les rebelles des pays voisins, a provoqué une succession de violences jusqu’à son assassinat en 2001 après seulement 4 années de gestion de l’État. Son fils, Joseph Kabila, le remplace au pouvoir et devient à l’âge de 30 ans à cette époque, le plus jeune chef d’État de l’histoire de la RDC. En 18 ans aux affaires, il a forgé son autorité autour des alliances politiques et des concessions tout en construisant une oligarchie dénoncée par l’opposition. Fait marquant de son magistère, il a quitté le pouvoir de façon pacifique suite à la victoire de son successeur Félix Tshisekedi, vainqueur de la présidentielle de 2019, au pouvoir actuellement. Un fait inédit pour ce pays autrefois marqué de violences dans les transitions politiques.
Une grande Nation fragilisée par les conflits
De son indépendance à nos jours, la paix et la sécurité sont des denrées rares en République démocratique du Congo. La chasse aux trésors initiée par les grandes puissances et les pays voisins, a créé une situation d’insécurité dans les régions où le sous-sol attire les convoitises. L’or, le pétrole, le diamant, le bois et bien d’autres ressources qui font du Congo le plus riche pays d’Afrique en terme de gisement minier, entraînent la circulation frauduleuse des armes à feu et des minutions avec lesquelles les rebellions se ravitaillent pour commettre des exactions contre les militaires et les civils. Tandis que l’État peine à combattre les groupes rebelles sur son sol, les multinationales et les pays frontaliers pillent les richesses dans les zones qui échappent au contrôle du gouvernement.
Par William Omer Tchuisseu