France:  Entre canal d’Ille et Rance et Val d’Ille-Aubigné, le défi Ille-Lumière prend forme

Entretien avec Kevin Lognoné

Journal l’oeil du Sahara :Quel rôle avez-vous dans ce projet ?

Kevin Lognoné : J’ai travaillé plusieurs années dans le Golfe persique. Malgré la barrière de la langue, j’étais fasciné par l’esprit d’entreprise et la capacité à communiquer. Je repense souvent à ce désert, mystérieux et immense, offert et scintillant. J’ai voulu lancer à titre individuel le défi photographique Ille-Lumière car il peut être créateur de ponts avec le monde. Les propriétés de la lumière sont un moteur-clé d’innovation scientifique et technique, connu depuis l’antiquité.
Journal l’oeil du Sahara : Comment avez-vous pensé à organiser un tel événement ?

J’ai découvert un texte de Théodore Monod sur les « corsaires du désert » publié dans un journal de l’UNESCO. Le canal d’Ille-et-Rance a la chance d’avoir une médiathèque qui porte son nom sur la commune de Betton. C’est à ce moment-là que j’ai pensé organiser un défi créatif pour capter le phénomène de lumière sur le canal et l’associer à une idée de mouvement. Les « canaux bretons » furent creusés au début du XIX° siècle pour fournir un chemin fluvial à l’abri des corsaires qui rôdaient au
large des côtes bretonnes. Avec la photographie et ses effets visuels, les promeneurs du canal peuvent se sentir aux commandes d’une embarcation intrépide et rapide, se jouant du protocole, allant plus vite que les vaisseaux de ligne, et avec plus de liberté.

Journal l’oeil du Sahara : Quel est l’objectif de ce défi ? Et qui l’a imaginé ?

Kevin Lognoné : L’objectif est surtout symbolique. Il est possible de retrouver dans la lumière tous les principes sur
lesquels reposent l’attractivité d’un territoire : séduire, conquérir, retenir. Le pavillon France « Lumière, Lumières » que j’ai visité à l’exposition universelle de Dubaï m’a conforté dans cette idée. Désormais, promeneurs sensibles à ce territoire fluvial et artistes en herbe peuvent contribuer à révéler le
phénomène de lumière du canal et la trame verte et bleue qui l’entoure.

Journal l’oeil du Sahara : Y’a-t-il un concours et qui décide des photos qui seront publiées sur le blog ?

Kevin Lognoné : La qualité visuelle et inventive des contributions est privilégiée. Les meilleures idées et propositions publiées avec le hashtag #illelumiere seront rassemblées par mes soins sur une plateforme participative consultable par tous : https://illelumierecanal.wixsite.com/lumieres
Pas de concours, car l’idée est de laisser place à l’inattendu. Guipel est une étape incontournable pour atteindre cet objectif. Le lieu-dit la Plousière est le point le plus haut du canal d’Ille-et-Rance à Guipel. Sur 7 km, s’étend le bief du partage des eaux, alimenté par le bassin de la Plousière et de nombreux étangs (Boulet à Feins, Chesnay à Guipel, Bazouges…). Un important système de rigole amène l’eau au canal et permet de garder un niveau constant dans le bief. Les écluses de Villemorin et de la Ségerie
sont équipées de doubles-portes pour éviter la vidange de cette eau très précieuse en cas d’avarie. Inauguré le 6 mai 1832, le canal d’Ille-et-Rance a été construit afin de relier la Vilaine à la Rance et permettre ainsi le transit de marchandises par voie fluviale entre Rennes et la Manche.

Journal l’oeil du Sahara :  Avez-vous déjà beaucoup de participants ?

Kevin Lognoné : Une cinquantaine de citoyens ont déjà participé à ce défi lors de moments de promenade sur le canal.
Le défi Ille-Lumière est relayé sur les réseaux sociaux de la Maison du canal d’Ille et Rance et du Val .

La Rédaction 

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