Sénégal : Report de l’élection présidentielle : manifestation réprimée, des arrestations signalées

Au Sénégal, des heurts ont éclaté dimanche 4 février, dans l’après-midi, à Dakar. Des gendarmes ont dispersé à coups de gaz lacrymogènes des centaines de personnes venues manifester contre le report de la présidentielle du 25 février, annoncé la veille par le chef de l’État, Macky Sall.

Des hommes et des femmes de tous âges, agitant des drapeaux du Sénégal ou portant le maillot de l’équipe nationale de foot, ont convergé en début d’après-midi vers un rond-point de la capitale, à l’appel de plusieurs candidats.

“Nous sommes sortis pour dire non à cette forfaiture, non à ce coup d’État constitutionnel”, a déclaré à nos confrères de l’AFP l’un des manifestants, Demba Ba.

Les gendarmes, déployés en grand nombre, ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Puis ils se sont enfoncés à pied ou en pick-up dans les quartiers adjacents, à la poursuite des manifestants en fuite. Ils ont alors essuyé de nombreux jets de pierres. Des jeunes scandant “Macky Sall dictateur !” ont entrepris de dresser des barrages avec des moyens de fortune.

Brutalité
L’un des candidats à la présidentielle, Daouda Ndiaye, a posté sur les réseaux sociaux un message où il informe avoir été “brutalisé” par les forces de l’ordre, et rapporte que certains de ses collaborateurs ont été “arrêtés”

Ce sont les premiers heurts consécutifs à l’annonce, samedi, par le président Macky Sall, du report sine die de la présidentielle du 25 février.

Selon le code électoral, un décret fixant la date d’une nouvelle présidentielle doit être publié au plus tard 80 jours avant le scrutin, ce qui mènerait à fin avril dans le meilleur des cas.

Dans ce scénario, Macky Sall risque ainsi d’être encore à son poste au-delà de l’échéance de son mandat, le 2 avril, créant une crise sans précédent.

Par Cherif Keita 

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