Tchad : Me Alain Kagonbé écrit au ministre des transports et au DG de l’autorité de l’aviation civile.
Partager la publication "Tchad : Me Alain Kagonbé écrit au ministre des transports et au DG de l’autorité de l’aviation civile."
A Messieurs
le Ministre des Transports et
DG de l’ADAC- Ndjamena.
Messieurs,
J’ai voulu vous écrire une lettre d’alerte au sujet de notre jeune compagnie nationale la TCHADIA, mais j’ai finalement opté pour ce canal rapide, fluide et peu protocolaire.
Messieurs, la disparition de Air Tchad puis de Tournai a laissé un goût amère dans le gosier de beaucoup de tchadiens. Nous avions même un sentiment de honte voire du dégoût car nous avions trouvé inacceptable qu’un si grand et riche pays comme le Tchad, pays pétrolier, ne puisse avoir une petite flotte intérieure pour desservir sa population.
Quand il fut enfin annoncé,depuis moins d’un, la résurrection de notre compagnie nationale de ses cendres sous l’appellation authentique de « Tchadia », le sourire nous revint. Hélas pour un très bref temps. Et pour cause: le TCHAD s’est fait escroquer par Ethiopian Air lines dans ce deal. L’avion que vous avez loué avec Ethiopian Air Line est un cercueil volant. Il semble que vous avez loué deux avions mais un seul est en marche en ce moment. Cet avion est une épave en déconfiture. Aucune compagnie n’acceptera sa location. Je ne sais pas si vous êtes au courant ou pas mais je tiens à lancer l’alerte rouge afin que vous exigiez de Ethiopian Air Line le remplacement immédiat de cet avion. Je voudrais parler du seul Boeing qui fait les navettes. J’ai pris ce vol près de 15 fois. Je suis un de vos fidèles clients. Mais depuis plus d’un mois je préfère renouer avec nos bus. Cet avion tombe en panne presque tous les jours, en pleine piste. Lorsqu’il prends son élan pour prendre la vitesse nécessaire au décollage, les moteurs lâchent. En pleine piste. Le mécaniciens à bord prend une trentaine de minutes pour le bricoler. Devant les passagers tous angoissés. Cela s’est passé plusieurs fois. Et si c’était en plein vol? Un jour je me suis même révolté pour dire à l’équipage de m’ouvrir les portes car je ne peux voyager dans un vol d’essai. Une dizaine de passagers m’a suivi. Apres » réparation « , nous sommes rester plaqué une dizaine de minutes parceque nous autres avions refusé de nous rasseoir et l’équipage a refusé de nous ouvrir les portes. L’équipage a tenté de nous dire que c’était arrivé aussi à Douala mais qu’ils ont pu rentrer. Raison de plus pour inquiéter !!
Un avion inapte à la navigation aérienne doit immédiatement être envoyé en révision. Après avoir constaté plusieurs fois que le monteur lâchait juste sur la piste au moment de décollage, pourquoi l’équipage s’entête t-elle à faire naviguer cet avion? Pourquoi insiste t-on pour arriver à une situation de décrochage ? Pourquoi doit-on faire décoller vaille que vaille un avion fatigué et en panne? Moi je ne prendrai plus ce cercueil volant jusqu’à ce que vous obligiez Ethiopian Air Line à vous remettre un avion acceptable. Je ne conseillerai aucun membre de ma famille, aucun ami, aucun confrère ni aucun concitoyen à prendre cet avion. Que Ethiopian ne se moque pas de nous. Ce marché de dupes ne se fera dans aucun pays du monde. Pourquoi chez nous? S’il ya catastrophe un jour avec cet avion, ne dites pas que vous n’étiez pas au courant de son état défectueux. Et d’ailleurs si rien n’est fait pour son immobilisation, sa révision ou son remplacement pure et simple, en ma qualité d’usager de cet avion mais aussi de défenseur des droits humains, je saisirai la justice pour solliciter une ordonnance d’immobilisation de ce farfelu de tas de ferrailles volant.
Par qui notre pays a été maudit? Air Tchad, Toumai, et aujourd’hui Tchadian encore? Pourquoi ne cherche t-on pas une flotte acceptable pour notre compagnie? Et après deux ou trois ans , on dira qu’il ya encore une mauvaise gestion alors que l’avion a pris du plomb dans les ailes dès son premier décollage……!
Dans l’attente dune prompte et salutaire réaction de votre part, je vous pris de croire chers Messieurs, aux assurances de ma parfaite considération.
N’djamena le 15 octobre 2019.
Par Me Alain kagonbé.