Tchad: Mort de Bôh Samagoï : retour sur la carrière hors norme de l’artiste

 

Bôh Samagoï s’est éteint ce jour 11 février 2020 suite à une maladie à l’âge de 64 ans. Près de 40 ans de carrière, pour le célèbre artiste devenu le monstre sacré de la chanson tchadienne.

Bôh Samagoï va incarner cette musique qui vient du sud du Tchad : le « Samagoï » la danse des goï goï( pygmées), Et c’est une carrière hors norme qui attendait bôh Samagoï . D’une longévité et d’une intensité uniques. Tout d’abord grâce à un répertoire gigantesque. .

Bôh Samagoï , qui avait un instinct redoutable, a toujours su s’entourer des meilleurs de chaque époque, comme Aldjim Carlos, maitre Gazoga, Talino Manu, Sultan Guy et autres Grâce à eux, il franchit le cap des années 80 qui aurait pu lui être fatidique. A Dakar, de 1999 à 2008, il enregistre deux albums : ‘’Actions de grâce’’ au studio SOLFA puis ‘’Prophétie’’ au studio RIDAL Production. De retour au Tchad, il sort ‘’Encyclopédie Samagoi’’ en 2013 au studio APPAT de N’Djamena, puis remixé au studio MAYA’S Productions en 2014. Sa collaboration avec le rappeur Sultan a été un grand succès de sa production des dernières années.

Auteur, compositeur, interprète, bôh Samagoï a consacré toute sa vie à la création et la recherche de l’identité tchadienne. Musicien , il incarnait jusqu’au plus profond de son être la figure de l’artiste »,

De son nom d’État civil King Ya Ya Halma, est né en 1956 , il grandit au sud du Tchad et voyage avec sa guitare, « jouant dans les bars, les clubs et autres petits lieux, au hasard des rencontres et des opportunités »

Le chanteur, avec cette voix si caractéristique, aigüe et fragile, est sacré Révélation masculine au festival de la musique négre et urbaine à Dakar.

Bôh Samagoï avait décidé de sortir de l’univers des maisons de disques et de commercialiser ses albums via ses propres connaissances

« Être artiste est une profession de foi basée sur une envie profonde de faire ce qu’on aime et non par désir d’avoir du succès. J’ai vécu de mon travail, et encore aujourd’hui, et j’aime ma carrière parce qu’elle n’a jamais dépendu du regard des autres », disait-il encore en mars, dans un entretien accordé au journal l’œil du Sahara en 2018 à l’instant français du Tchad .

Par Kenzo Brown

Commentaires Facebook