Tchad : Retrait des troupes françaises du Niger via le Tchad, Ce qu’il faut savoir.

Plusieurs actions réclamant le départ des forces françaises du Tchad ont été réalisées depuis fin septembre à l’appel du collectif RJA (Rassemblement des Jeunes Africains), vraisemblablement appuyé par l’APU-T (Alliance Panafricaine UMOJA-TOUMAI). Parmi ces actions, 2 lettres ont été adressées aux Présidents tchadien et français, Idriss Déby et Emmanuel Macron, enjoignant au premier de ne pas accueillir les forces françaises du Niger et de fermer toutes les bases françaises au Tchad, et réclamant à peu près la même chose au second ainsi que la transmission d’un plan de désengagement transparent. Le 13.10, le collectif a appelé à une manifestation pacifique devant la base française de N’Djamena pour demander le départ des militaires français du Tchad.
Pour rappel, la récente arrivée des militaires français au Tchad s’inscrit dans le cadre du désengagement des troupes françaises stationnées au Niger, décidée le 24.09 par le Président Macron, et en accord avec les autorités tchadiennes et nigériennes. La manœuvre est désormais engagée en totale coordination avec le Niger, pour un rapatriement total des effectifs/matériels français d’ici à fin 2023. Afin de faciliter les manœuvres logistiques et dans un souci de respect des délais du désengagement vis-à-vis du Niger, la France a décidé, en coordination avec les autorités tchadiennes, de faire passer une partie de ses effectifs par le Tchad qui ne joue ici qu’un rôle de pays de transit. Ainsi, la France et le Tchad étant des partenaires historiques, les autorités tchadiennes offrent un appui à la France pour l’aider à transiter et rapatrier ses effectifs. La France n’a en effet pas vocation à faire rester les effectifs initialement déployés sur le sol nigérien au Tchad.
Ainsi, le 10.10, plusieurs vols transportant des militaires et du fret ont été organisés au départ de Niamey pour rejoindre la France, soit directement, soit via N’Djamena. De même, un premier convoi constitué de soldats français et de véhicules militaires a quitté les bases de Ouallam et Tabarey-Barey escorté par des FAN nigériens. Compte tenu de la situation régionale, l’itinéraire de retour emprunte un transit vers le Tchad, d’où les troupes et matériels français rejoindront ensuite la France. La manœuvre globale de désengagement prévoit en effet un retour vers la France de l’ensemble des forces déployées au Niger. Le désengagement se veut maîtrisé, selon un calendrier partagé.
C’est dans le cadre de l’aide des autorités tchadiennes pour ce transit que l’Etat-major général des Armées du Tchad a annoncé le 12.10 la mise en œuvre d’une escorte des forces armées françaises par les forces armées tchadiennes, depuis la frontière nigérienne jusqu’à l’aéroport international de N’Djamena (est) et à la frontière camerounaise (sud) pour le port de Douala, afin de permettre leur retour en France. Cela témoigne également de la maîtrise exercée par les autorités tchadiennes sur la phase de transit au Tchad.

Le communiqué du gouvernement tchadien 

Par Kenzo Brown