Sénégal: la députée Aminata Touré exclue de l’Assemblée nationale

Aminata Touré, ancienne Première ministre et actuellement députée sénégalaise, a été déchue de son mandat. Son exclusion de l’Assemblée nationale, sur l’initiative de la majorité présidentielle, s’inscrit dans le prolongement de sa brouille avec le président Macky Sall.

La brouille entre le président sénégalais et son ancienne Première ministre s’intensifie. Après la cabale que Mme Touré a lancé contre le projet de troisième mandat prêté à Macky Sall, le camp présidentiel a décidé de répliquer.

Exclusion de la députée sénégalaise

C’est sur saisine du groupe parlementaire du camp présidentiel que le Bureau de l’Assemblée nationale s’est réuni en urgence ce mardi. Abdou Mbow, député de la majorité, justifie cette saisine par la Constitution et le règlement intérieur de l’Assemblée, qui stipule qu’ « un député qui quitte son parti est automatiquement déchu de son mandat ».

En effet, élue députée sénégalaise à la tête de la majorité présidentielle lors des législatives de juillet, Mme Touré a quitté le groupe en septembre dernier, suite à une rupture avec le président Macky Sall sur fond de mésententes. Elle s’était constituée députée non inscrite. Mais le bureau de l’Assemblée nationale a voté sa déchéance. Elle sera remplacée prochainement.

M. Mbow a indiqué que « dix membres du bureau ont voté pour » la déchéance du mandat d’Aminata Touré, contre sept. Cette dernière a, dans un communiqué, dit avoir appris son «exclusion de l’Assemblée nationale par le président Macky Sall, en totale violation de la loi ». « Je reste plus que jamais déterminée à poursuivre mon combat pour l’enracinement de la démocratie sénégalaise et contre sa tentative de troisième mandat moralement et juridiquement inacceptable », a-t-elle ajouté.

Longtemps proche du chef de l’Etat, Aminata Touré s’est éloigné de Macky sall depuis que le poste de président de l‘Assemblée ne lui est pas revenue, contrairement à ce qu’elle attendait. Depuis, elle a fait de la lutte contre un troisième mandat du président à l’élection de 2024, à laquelle elle a déjà annoncé son intention d’être candidate, son cheval de bataille.

Par Chérif Keita