Tchad: Comment le « soldat » tchadien veut tuer la Beac
Partager la publication "Tchad: Comment le « soldat » tchadien veut tuer la Beac"
Management approximatif, népotisme, favoritisme, délit d’initié sont entre autres griefs fait à l’actuel gouverneur Abbas MAHAMAT Tolli.
Rien ne va plus à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, pour preuve, trois personnels de cette structure viennent de rendre leur tablier. « Exténués par les manigances du gouverneur, ils ont préféré quitter la barque », informe une source interne aux services centraux de la Beac. C’est que depuis son arrivée à la tête de l’institution bancaire sous régionale, Abbas MAHAMAT Tolli a instauré un climat de crispation au sein de cette boite à telle enseigne que ses collaborateurs en ont marre. « Il ne collabore pas, se comporte comme un tyran, manque de professionnalisme et prive même ses collaborateurs de leurs droits », soutient cette source.
Une gestion catastrophique de la Beac
Abbas MAHAMAT Tolli gère la Beac comme une épicerie. Des sources internes au sein de la boite indiquent que la banque est dans un état de récession sans précédent. Une thèse soutenue par l’actuel gouverneur qui ne manque pas d’utiliser cet argument pour bloquer les sorties des fonds. Mais alors qu’on parle de récession, « des recrutements des cadres tchadiens se font dans les services centraux en catimini ». « Comment pouvez-vous comprendre que pendant qu’on dit qu’il n’y a pas d’argent, le gouverneur ne fait que recruter des cadres directement dans les services centraux », se demande un de ses proches collaborateurs. Le collègue de Abbas MAHAMAT Tolli, cite le cas d’un tchadien qui a été recruté et qui depuis son arrivée au Cameroun vit dans un hôtel à Yaoundé aux frais de la banque. Pourtant c’est un cadre moyen qui n’a pas le droit d’être logé aux frais de la Beac. Au sein de la Beac les voix s’élèvent pour dénoncer le mode de recrutement qui, plus que par le passé devient de plus en plus mystérieux. En plus des recrutements mystérieux, l’on reproche aussi au gouverneur de privilégier ses frères tchadiens et de ne pas publier les nominations. Notre source évoque la dernière nomination du délégué du bureau de la Beac à Paris Ahmed Idriss Ahmed dont la nomination n’a jamais été publiée ; ou encore l’attribution rocambolesque du marché de construction du siège de la Beac à Ebolowa qui a bénéficié à une entreprise tchadienne appartenant à un homme d’affaires tchadien qui, selon nos recoupements serait le frère du président Idriss Deby. Pourtant dans le classement des entreprises adjudicataires de ce marché, c’est deux entreprises camerounaises qui était respectivement première et deuxième. Mais l’entreprise tchadienne qui a finalement été retenue occupait le troisième rang. L’affaire a été porté devant les juridictions sous régionale et va retarder la construction de ce siège.
Un autre grief porté contre l’actuel gouverneur est celui des crédits immobiliers à tête chercheuse. « J’ai demandé un crédit immobilier qui m’a été refusé, alors que je remplis toutes les conditions », raconte furieux un cadre supérieur de la Beac. « Dans le cabinet du gouverneur, on m’a expliqué que non seulement le gouverneur dit qu’il n’y a pas d’argent pour les crédits immobiliers, mais aussi il s’oppose aux crédits remboursables avec des intérêt sen raison de sa religion qui s’oppose à cela, un argumentaire qui m’a paru bidon », maugrée ce cadre. « Alors qu’on m’a refusé le crédit immobilier, j’apprends par derrière qu’on a attribué le même crédit à d’autres agents qui ne remplissaient même pas les conditions et qui sont pour la plupart des tchadiens et des musulmans », conclut-il.
Les amis du gouverneur
Depuis son arrivée à la tête de la Beac, l’actuel gouverneur a instauré un système selon lequel certains cadres ne vont plus en retraite. Ces cadres seraient pour la plupart des gens qu’il tient en estime. Parmi eux, l’actuel DRH, l’équato-guinéen Boncaca Carlos Tavares (cité dans les affaires des mœurs), qui est retraité depuis juin 2018 et qui n’ira finalement en retraite qu’en 2021. L’on cite également le centrafricain Aboukar Salao, membre du gouvernement de la Beac à l’époque de l’ancien gouverneur qui a lui aussi pris sa retraite et a bénéficié d’une rallonge. Sur cette liste, figure aussi le nom de Mahamat Moustapha, ancien secrétaire général de la Cobac, il est actuellement adjoint au directeur des relations internationales de la Beac. Abbas MAHAMAT Tolli est trempé dans plusieurs autres dossier que nous nous réservons le droit de publier dans nos prochaines éditions. Mais du côté de la Beac, l’on souffle déjà la montre pour que la date de la Conférence des chefs d’Etats de la Cemac qui doit se tenir à Yaoundé arrive. Une occasion au cours de laquelle le tchadien pourra se voir débarqué.
Avec la voix du centre.