Afrique : CEDEAO-63ᵉ SESSION : Élu nouveau président en exercice, Bola Tinubu veut déclarer la « guerre » aux putschistes
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Aprè huit mois de repos et d’observation, les dirigeants de la Cédéao se sont réunis dimanche 09 juillet 2023, pour la toute première fois après le 62e sommet qui s’est tenue le 4 décembre 2022 à Abuja au Nigeria.
Le président Bola Tinubu s’est joint à 15 autres dirigeants régionaux dimanche après-midi pour la 63e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO à Bissau, la capitale de la Guinée-Bissau. La réunion qui a débuté quelques minutes après 12 heures est présidée par le Président sortant de la CEDEAO, le chef de l’Etat de la Guinée-Bissau, Umaro Embaló.
Des mémorandums sur cinq questions sous-régionales urgentes. Ils comprennent un rapport de la 50ème session ordinaire du Conseil de médiation et de sécurité couvrant les défis de sécurité auxquels sont confrontés les pays membres, un rapport de la 90ème session ordinaire du Conseil des ministres de la CEDEAO sur la situation financière de l’organisme et la mise en œuvre de la Convention continentale africaine Zone de libre échange.
D’autres questions à examiner sont le rapport sur l’état de la transition dans les républiques du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée, les mémorandums sur le programme de la monnaie unique de la CEDEAO et le rapport sur les obstacles à la libre circulation des marchandises sur le corridor Abidjan-Lagos.
La 63ᵉ session de la conférence des chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’est achevée en fin de journée dimanche 9 juillet. Le président du Nigeria, Bola Tinubu, a été élu à l’unanimité nouveau président en exercice de l’organisation. Parmi ses priorités à la tête de la Cédéao, il entend combattre les changements anticonstitutionnels.
À peine désigné à l’unanimité, le nouveau président de la conférence des chefs d’État de la Cédéao, Bola Tinubu, a annoncé la couleur : il ne soutient pas l’installation de militaires au pouvoir après un coup d’État. À Bissau, devant ses pairs, il a déclaré que la démocratie sera le socle de son action à la tête de l’institution sous-régionale. Le président du Nigeria a choisi des mots forts, des formules choc pour dénoncer et condamner les coups d’État dans la sous-région.
Bola Tinubu n’est pas passé par le dos de la cuillère. Pour lui, il est intolérable de s’emparer du Pouvoir par les armes. Il annonce le retour du Nigeria et promet de s’employeur pour mettre un terme aux putschs en Afrique de l’Ouest.
« Nous ne permettrons jamais que les coups (d’Etat) se succèdent en Afrique de l’Ouest », at-il martelé dans un discours au ton ferme très applaudi.
« Nous devons être fermes en matière de démocratie. La démocratie est la meilleure forme de gouvernance. Nous sommes ici parce que nous avons fait beaucoup de sacrifices pour la démocratie. Oui, nous l’avons fait. Nous devons être l’exemple pour le reste des autres pays de l’Afrique. Sans la démocratie, il n’y a pas de liberté, il n’y a pas d’État de droit. Nous ne permettrons jamais que les coups (d’Etat) se succèdent en Afrique de l’Ouest…
Nous allons prendre cette question au sérieux avec l’Union Africaine et envoyer des messages au reste du monde (UE, USA). C’est un défi oui, mais la démocratie est la meilleure de gouvernance. Personne parmi nous ici n’est arrivé là où il est sans avoir fait la campagne à travers les principes de la démocratie. Non pas pour aller prendre les armes », at-il martelé dans un discours puissamment applaudi dans la salle.
Et d’ajouter : « Nous n’avons pas investi dans nos armées, leurs uniformes, leur formation, leurs bottes pour qu’ils se braquent contre les populations, les principes républicains violents. Nous avons investi sur eux pour défendre la souveraineté de leur pays, maintenant ils aspirent à mettre en place leur gouvernement. Nous devons réagir, nous ne pouvons pas rester comme des chiens sans crocs à la Cedeao. Nous devons mordre comme il le faut. Avec la confiance placée en moi, je m’engage que je ferai tout ce qui est à mon Pouvoir…pour œuvrer dans ce sens », at-il promis.
Le nouveau chef de la Cedeao indique qu’il faut envoyer un signe d’avertissement. « Nous devons travailler dans la main pour notre intégration économique inclusive en Afrique de l’Ouest. Nous devons envoyer un signe d’avertissement. Nos populations ont trop souffert, nous devons le faire et nous engageons à respecter les règles et principes démocratiques. Comptez sur moi pour cela. Le Nigeria est de retour », a-t-il conclu dans un tonnerre d’applaudissement.
De nouvelles sanctions contre le Mali, le Burkina-Faso et la Guinée sont-elles à venir ? Pas pour le moment, mais un nouveau sommet aura bientôt lieu pour faire le point de la situation dans ces trois pays.
Dans la capitale de la Guinée-Bissau dimanche, certains chefs d’État n’étaient pas du tout contents parce que certains de ces pays, où il y a une transition militaire et où il y a des jeunes se sont installés au pouvoir, ont refusé récemment de recevoir des émissaires de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
Il y a eu également des discussions autour de l’installation, par exemple, d’une force de la Cédéao avec deux objectifs : lutter contre le terrorisme dans l’espace Cédéao et intervenir si nécessaire dans des États pour rétablir l’ordre constitutionnel.
Il a également été question de la prochaine fin de mission de la Minusma au Mali, et les inquiétudes que ressentent déjà des populations des États de la sous-région
Par Rodrigues Izumo