Ghana : Présidentielle 2024:  le vice-président, Mahamudu Bawumia, désigné candidat du parti au pouvoir

 

Le parti au pouvoir au Ghana a officiellement désigné Mahamudu Bawumia, actuel vice-président du pays, comme son candidat pour l’élection présidentielle de 2024. Ce dernier succédera à la tête du pays après le mandat du président en exercice, Nana Akufo-Addo, qui occupe cette fonction depuis 2017.

Le vote s’est tenu en matinée dans un contexte économique préoccupant, marqué par une inflation galopante, qui devrait constituer un enjeu majeur de la campagne électorale à venir.

Mahamudu Bawumia, déjà considéré comme le favori de la primaire, est en poste en tant que vice-président du Ghana depuis 2017 et a également exercé les fonctions de vice-gouverneur de la Banque centrale.

Il a recueilli le soutien des délégués du Nouveau Parti patriotique (NPP) lors de la primaire, où quatre candidats étaient en compétition, selon les résultats annoncés par la Commission électorale samedi soir.

Le scrutin de décembre 2024 opposera Mahamudu Bawumia à John Dramani Mahama, ancien président de 2012 à 2017 et actuel opposant, choisi en mai pour représenter à nouveau son parti, le Congrès national démocratique (NDC).

Lors d’une conférence de presse tenue jeudi, Mahamudu Bawumia a affirmé : « Je représente la meilleure chance du NPP pour remporter l’élection de 2024. » Il s’est engagé à maintenir l’unité au sein de son parti et à rassembler l’ensemble des membres, se positionnant comme « plus populaire auprès du peuple que des élites.«

Son principal rival lors de la primaire, Kennedy Agyapong, actuel député de la circonscription d’Assin Central, a également mis en avant cet argument. Son porte-parole, William Kusi, a déclaré jeudi à l’AFP qu’ils étaient « confiants dans la victoire de samedi », soulignant qu’ils avaient le soutien du peuple.

Kwame Asah-Asante, enseignant en science politique à l’Université du Ghana, a estimé que la compétition était intense et se jouait principalement « entre Bawumia et Agyapong« . D’autres candidats, tels qu’Owusu Afriyie Akoto, ancien ministre de l’Agriculture, et Francis Addai-Nimoh, ancien député, étaient également en lice.

La crise économique constitue un enjeu clé pour le prochain candidat. Kwasi Amakye-Boateng, professeur à la Kwame Nkrumah University of Science and Technology, a averti avant les résultats du vote que si M. Bawumia était désigné candidat pour 2024, « il devra rendre des comptes sur l’état de l’économie du pays, et cela ne sera pas facile.«

Le Ghana, en tant que grand producteur de cacao et d’or, possède également d’importantes réserves de gaz et de pétrole. Cependant, la dette du pays a connu une forte augmentation, en partie due à la pandémie de Covid-19 et au conflit ukrainien, tout comme dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne.

En octobre, des centaines de membres de l’opposition ont manifesté dans les rues de la capitale pour exprimer leur mécontentement face à la crise économique, notamment en raison de l’inflation atteignant 40% sur un an et de la gestion gouvernementale.

Le président Nana Akufo-Addo, élu en 2017 sous les couleurs du NPP et dont les deux mandats successifs autorisés par la Constitution touchent à leur fin, a été contraint de faire appel au FMI l’année dernière pour éviter un possible défaut de paiement, une perspective soulevée par certains économistes. Il a ainsi conclu un accord de 3 milliards de dollars avec l’institution financière.

Depuis l’introduction du multipartisme en 1992, le Ghana a connu des alternances politiques pacifiques, marquant un exemple de stabilité politique dans la région.

Par Rodrigue Izumo 

Commentaires Facebook