Cameroun : Ebénézer Njoh Mouelle, philosophe et ancien membre du gouvernement, jette un regard critique sur l’évolution du monde actuel et appelle l’humanité à la promotion des valeurs qui placent l’Homme au centre des préoccupations. Les décideurs politiques interpellés.
La somme des idées contenues dans le livre « Réalisme politique et éthique mondiale », permet de dégager deux approches de la pensée philosophique développée par l’auteur à savoir, la description d’une communauté anomique organisée par les régimes politiques ainsi que les propositions pour une reconstruction des paradigmes, en vue de bâtir une collectivité inspirée du respect des normes et de la morale. Ebénézer Njoh Mouelle est un philosophe de renom connu pour ses productions intellectuelles, tant elles interrogent les grandes problématiques existentielles avec pour finalité l’amélioration des conditions de l’humain.
État des lieux de la société contemporaine décrite par le philosophe
Le constat que fait l’auteur de la décadence du monde contemporain est alarmant, bien qu’il soit présenté tous azimuts comme un défenseur des valeurs humaines. « Le réalisme politique et économique bafoue et piétine un certain nombre de valeurs cardinales que tout projet d’éthique mondiale devrait chercher à sauvegarder et à faire respecter ». L’auteur regrette les pratiques des gouvernants et des capitalistes, contraires à la justice. « La vie d’un être humain est bafouée à travers les assassinats politiques, les circuits maffieux de vente des organes humains assortis d’assassinats d’innocentes victimes dont on récupère les organes, les maffias des ventes d’armes qui entretiennent et suscitent les guerres dans le Tiers-monde ». Toutefois, la recrudescence des tares énumérées par l’écrivain dans le contexte africain, ne l’éloigne pas de sa détermination à contribuer pour l’épanouissement des hommes et des femmes à partir de la réflexion sur les modes de gouvernance et l’amélioration de l’ordre social.
Les enjeux d’une littérature philosophique
Ebénézer Njoh Mouelle transmet une idéologie opposée à celle de Machiavel qui soutient que « les moyens, quels qu’ils soient, paraîtront toujours honorables et seront loués de chacun ». Il lutte pour le changement en proposant « Un consensus nécessaire au niveau mondial pour l’adoption de plusieurs conduites par secteur ou par problème identifié ». De même, il est favorable à « l’instauration d’une plus grande équité et d’une plus grande solidarité dans la coopération internationale, et en particulier dans la coopération Nord-Sud ». En dehors du livre, cet écrivain prolifique ne cesse de revendiquer le respect des valeurs par les États et les citoyens lors de ses interventions dans les conférences et autres rencontres d’idées.
Par William Omer Tchuisseu