Gabon : Albert Ondo Ossa appelle à barrer la route au référendum constitutionnel

Albert Ondo Ossa, figure de l’opposition gabonaise et perçu par certains observateurs comme le véritable vainqueur de la présidentielle du 26 août 2023, continue de contester le pouvoir en place et de revendiquer sa victoire. Ce scrutin, marqué par des tensions et suivi d’un coup d’État militaire ayant renversé Ali Bongo, a plongé le Gabon dans une période de transition incertaine.

Alors que le Premier ministre de transition et son équipe de campagne s’activent pour promouvoir le « OUI » lors du référendum constitutionnel prévu ce samedi 16 novembre, Albert Ondo Ossa prend une position ferme en faveur du « NON ». Ce professeur d’université, connu pour son engagement en faveur de la démocratie, estime que ce référendum n’a pas de légitimité, car organisé par un pouvoir qu’il qualifie de transitoire et non élu.

« Le moment est venu de rendre le pouvoir aux civils », a-t-il déclaré, réaffirmant son appel à un retour à l’ordre constitutionnel ou à l’organisation rapide d’élections transparentes. Pour lui, permettre au pouvoir de transition de modifier la Constitution constitue un danger pour la démocratie et risque de prolonger indéfiniment cette période d’incertitude politique.

Dans un contexte où le Gabon reste divisé entre partisans d’une transition menée par les militaires et ceux qui, comme Ondo Ossa, militent pour un retour immédiat aux civils, ce référendum pourrait bien devenir un test décisif pour l’avenir du pays.

Albert Ondo Ossa exhorte donc les Gabonais à rejeter massivement ce référendum qu’il perçoit comme un subterfuge pour légitimer un pouvoir de transition qu’il considère illégal. Ses partisans, mobilisés sur le terrain, appellent à une vigilance accrue pour éviter toute manipulation ou pression lors de ce vote crucial.

Alors que le Gabon se trouve à un carrefour historique, l’appel d’Ondo Ossa résonne comme une invitation à résister à ce qu’il décrit comme une tentative d’ancrer une gouvernance militaire prolongée. Reste à voir si son message parviendra à rassembler suffisamment de soutien pour influer sur le cours des événements dans les jours à venir.

Par Jérôme Wailifu