Afrique : 4 mars-Journée mondiale de l’obésité. Augmentation forte de l’obésité sur le continent : Causes et solutions

L’obésité est un grave problème de santé publique à travers le monde. C’est un facteur de risque bien connu pour divers problèmes de santé chroniques comme les maladies cardio-vasculaires, le diabète de type 2 et certains cancers. Ces maladies entraînent non seulement une baisse de la qualité de vie en raison de leur nature chronique, mais elles conduisent également à des complications graves et à une mort prématurée.

Depuis 2010, date de la création de la journée européenne de lutte contre l’obésité, plusieurs journées (nationales, européennes, …) traitant de l’obésité coexistaient. A partir de 2020, bonne nouvelle, les forces se sont unies et il y a désormais UNE journée mondiale de l’obésité. L’obésité est définie habituellement comme un excès important de poids par augmentation de la masse graisseuse d’un individu.

L’obésité touche de plus en plus le continent africain.

L’origine du problème semble être liée à l’urbanisation rapide et au développement socio-économique qui entraînent une occidentalisation du mode de vie.

« L’Afrique est confrontée au problème croissant de l’obésité et du surpoids, et la tendance est à la hausse du nombre de cas. C’est une bombe à retardement. Si nous ne faisons rien, des millions de personnes, y compris des enfants, risquent de vivre moins longtemps tout en subissant le fardeau d’une mauvaise santé », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Mais nous pouvons résoudre cette crise, parce que beaucoup des causes de l’obésité et du surpoids peuvent être évitées et sont réversibles. »

Des habitudes alimentaires telles que la consommation d’aliments aliments riches en énergie, des modes de vie sédentaires ou le manque d’activité physique associé à une urbanisation croissante ou de nouveaux modes de transport dans de nombreux pays, constituent des facteurs d’obésité.

Le manque de mesures politiques fortes dans des secteurs clés, comme la santé, l’agriculture, la planification urbaine et l’environnement, pour soutenir des modes de vie plus sains contribue également à la hausse de l’obésité et du surpoids dans beaucoup de pays.

Pour aggraver le problème, il existe des croyances socioculturelles dans lesquelles l’obésité et le surpoids sont des traits admirés et par conséquent volontairement recherchés.

La Fédération mondiale de l’obésité exhorte les gouvernements à agir car elle prévoit qu’un peu plus de la moitié de la population mondiale sera classée comme obèse ou en surpoids d’ici 2035.

Son nouveau rapport indique que plus de quatre milliards de personnes seront touchées et que les taux augmentent particulièrement rapidement chez les enfants.

Elle indique que presque tous les pays qui devraient connaître les plus fortes augmentations sont des pays à revenu faible ou intermédiaire d’Afrique et d’Asie.

Les raisons comprennent les tendances des préférences alimentaires vers des aliments plus hautement transformés, des niveaux plus élevés de comportement sédentaire, des politiques plus faibles pour contrôler l’approvisionnement et la commercialisation des aliments, et des services de santé moins bien dotés en ressources pour aider à la gestion du poids et à l’éducation sanitaire.

La fédération affirme que le coût financier de l’obésité s’élèvera à 4 000 milliards de dollars par an d’ici 2035.

Alors que les taux d’obésité ont toujours été relativement faibles en Afrique, ils augmentent régulièrement sur tout le continent en raison de l’urbanisation, des modes de vie sédentaires et des régimes alimentaires riches en graisses.

Urbanisation et transition nutritionnelle

Les régimes alimentaires traditionnels en Afrique reposent sur des céréales, racines et tubercules, peu de produits d’origine animale, des aliments avec une forte teneur en fibres et une faible proportion de lipides. Ces régimes, souvent limités en quantité et peu diversifiés, sont progressivement remplacés par des régimes plus abondants et variés lorsque le revenu moyen s’élève. L’urbanisation, la mise à disposition de produits moins fastidieux à préparer, l’accès plus facile à des produits d’origine animale contribuent alors à une modification sensible de l’alimentation.

On parle d’une occidentalisation de l’alimentation, celle-ci s’approchant de la composition des régimes alimentaires des pays industrialisé. Ce phénomène est appelé la «transition nutritionnelle».

Être obèse ou en surpoids augmente le risque de souffrir de maladies cardiovasculaires, de diabète, de troubles musculaires et osseux, ainsi que de certains types de cancer. Chez les enfants, le surpoids est associé à un risque accru d’obésité, de décès prématuré et d’invalidité à l’âge adulte.

Diminuer le risque de surpoids et d’obésité inclut d’adopter un régime alimentaire sain, tel que la réduction du nombre de calories consommées en gras et en sucre, la pratique d’une activité physique régulière, de même que des mesures politiques gouvernementales qui aident les gens à choisir des modes de vies et des régimes plus sains, en s’assurant que des aliments sains sont accessibles et abordables.

 

Par Chérif Keita 

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