Burkina-Faso : Le Pays menace de quitter l’Union africaine et l’ONU

 

Au cours d’une rencontre avec les directeurs régionaux des Nations Unies le 10 juillet 2024 à Ouagadougou, le premier ministre burkinabé Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla a fait part de la volonté de son pays de se retirer des institutions africaine et onusienne.

Dans son bureau au cœur de la capitale, le numéro deux de l’exécutif du Faso a reçu en audience de hauts responsables des Nations unies. Un moment au cours duquel les acteurs ont abordé plusieurs questions liées à la sécurité, la lutte contre le terrorisme, les accords diplomatiques, etc. Le premier ministre s’est montré intransigeant face à ses interlocuteurs, suite aux sanctions qui pèsent contre le Burkina Faso. «  Nos pays ont existé avant la CEDEAO, donc ils peuvent vivre sans la CEDEAO. Nous sommes en train d’observer l’Union africaine. Si elle se comporte comme la CEDEAO, nous allons la quitter et même l’ONU n’est pas exclue », a-t-il déclaré avant de préciser que « Ce sont les occidentaux qui sont venus nous entraîner dans des labyrinthes à ne pas en sortir. C’est pour toujours nous maintenir sous l’éteignoir (…). Ce que nous refusons, c’est la vision néocoloniale ».
Depuis le Coup d’État du 30 septembre 2022 qui a porté au pouvoir le Capitaine Ibrahim Traoré, les relations entre le Burkina Faso et la CEDEAO se sont dégradées. Frappé par les sanctions, les militaires aux commandes pointent du doigt l’Organisation Ouest africaine qu’ils accusent d’être à la solde des puissances occidentales. Les diverses idéologiques mettent en conflit diplomatique Ouagadougou et certains pays d’Afrique de l’Ouest notamment la Côte-d’Ivoire et le Bénin. Aussi, les hommes en treillis ont mis fin aux accords militaires et diplomatiques avec la France considérée comme le noyau de l’imbroglio au sein de la CEDEAO. Pour tenter de trouver un équilibre au niveau sous régional et international afin de résister aux sanctions, les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) que sont le Mali, le Niger et le Burkina Faso, tous dirigés par les hommes en treillis, se sont rapprochés de la Russie. La coopération militaire et économique avec Moscou permet aux trois États de renforcer la lutte commune contre le terrorisme mais aussi de développer les grands projets bénéfiques pour les populations. Toutefois, la gouvernance de ces États par les armées semble ambiguë.

Par William Omer Tchuisseu

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