Cameroun : Lancement du premier Festival international du manioc à Douala

 

Le Cameroun accueille, pour la première fois, un événement d’envergure dédié à l’une de ses cultures phares : le manioc. Le Festival international du manioc, inauguré le 11 novembre 2024 à Douala, se veut une vitrine pour promouvoir cette ressource alimentaire essentielle pour le pays et la région. Sous l’appellation « All Kassava », le festival a été officiellement ouvert par Gabriel Mbairobe, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, qui a souligné l’importance économique et sociale de cette culture.

Le manioc, un pilier stratégique pour l’autosuffisance alimentaire

Le ministre Mbairobe a rappelé que le manioc est essentiel pour atteindre l’objectif « zéro faim » d’ici 2030, une ambition qui résonne particulièrement dans le contexte des enjeux de sécurité alimentaire. Avec une prévision de production de dix millions de tonnes d’ici la fin de la décennie, le Cameroun voit dans le manioc une alternative locale aux importations coûteuses, notamment celles de farine de blé, dont les achats annuels pèsent 20 milliards de FCFA sur l’économie nationale.

Pour y parvenir, le gouvernement prévoit des mesures concrètes, telles que l’augmentation de la productivité à 20 tonnes par hectare et la création de 200 unités de transformation à travers le pays. Ces installations transformeront le manioc en divers produits dérivés, comme des farines panifiables, contribuant ainsi à l’économie locale et à la réduction des importations.

Vers une meilleure accessibilité pour les femmes et les jeunes

Yvette Doume, promotrice du festival, a souligné l’importance d’alléger le travail des femmes, souvent en première ligne dans la chaîne de production du manioc, tout en garantissant une valorisation durable de ce patrimoine culinaire. « Notre ambition est de faciliter l’accès au manioc tout en réduisant la pénibilité des tâches pour les femmes, souvent confrontées à des pertes après la récolte », a-t-elle déclaré, réaffirmant la nécessité de préserver cet héritage pour les générations futures.

Une mobilisation régionale pour la valorisation du manioc

Le festival a également réuni des délégations de pays voisins comme la République centrafricaine et le Gabon, témoignant de l’intérêt régional pour le manioc et ses produits dérivés. Emmanuel Magoueth, président de l’Association des techniciens pour la Protection des Droits des Consommateurs et des Droits Humains au Cameroun, a affirmé son soutien à l’initiative : « La promotion du manioc est plus que jamais nécessaire. Nous veillerons à ce que ce produit soit valorisé sous toutes ses formes. »

Une célébration du manioc et de ses nombreuses vertus

Après la cérémonie d’ouverture, ponctuée par la traditionnelle coupure d’un bâton de manioc, le ministre de l’Agriculture a visité les stands où étaient exposés des produits variés à base de manioc, fruits du travail de nombreuses femmes rurales camerounaises. Le festival se poursuivra jusqu’au 16 novembre à la Maison du Parti de Bonanjo à Douala, offrant aux visiteurs un large éventail de produits et d’ateliers pour découvrir et valoriser cette culture essentielle pour le Cameroun et la région.

En célébrant le manioc, cet événement met en lumière son rôle vital pour la sécurité alimentaire et le développement économique, tout en affirmant la volonté du Cameroun de miser sur ses ressources locales pour construire un avenir plus résilient.

Par Georges Domo 

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