Cameroun : L’écrivain Raphael Bassi soutient les enseignants dans leur mouvement de grève en proposant les alternatives pour une amélioration de leurs conditions de travail

 

Dans son roman intitulé «Honneur à la craie » publié en 2022, l’auteur prend position pour les maîtres du savoir alors que leur traitement salarial et la gestion de leur carrière laissent à désirer. Il ouvre le débat sur les mécanismes de résolution d’un problème social et politique qui inclut la gouvernance du système éducatif. Il est titulaire d’une maîtrise en droit et avocat.
Le chemin de croix des enseignants
« Monsieur Eding est au Sud Cameroun, sans salaire, sans matricule, sans logement parce qu’habitant une chambre à lui offerte par les villageois. Il regarde à gauche, à droite, derrière, devant et les larmes perlent sur son beau et anxieux visage. Il compose quelques chiffres sur son portable ». Le romancier informe le lecteur de la situation de Monsieur Eding, un enseignant de philosophie qui vient de recevoir la nouvelle à propos de son géniteur atteint d’un AVC. « Plus la peine de chercher les moyens, votre père n’a pu résister. Navré de vous le dire de cette manière ». La mauvaise nouvelle annoncée par le médecin, agonise l’enseignant.
En dehors du livre ou de la littérature, l’auteur dévoile la maltraitance des hommes et femmes en blouse blanche, abandonnés à eux-mêmes par le gouvernement. Entre les années sans salaire et l’absence des avantages, ces derniers croupissent sous le poids de la dette. Considéré comme le parent pauvre de la fonction publique voire du système, l’enseignant camerounais a perdu sa valeur au milieu des élèves et de la société car sa position sociale ne fait plus rêver ; elle ne reflète plus le succès des années antérieures. Seuls quelques-uns bien introduits dans les réseaux du népotisme et de la corruption, sortent du lot. C’est en raison de leur marginalisation qu’ils ont créé les mouvements On a trop souffert(OTS) et On a trop attendu (OTA), pour pousser les autorités à améliorer leurs conditions de travail. Certains sont morts sans jouir de leurs droits.
Le romancier opte pour la pression des enseignants sur les décideurs politiques dans le but de revendiquer et d’obtenir ce qui leur revient de droit. En outre, le récit fait la part belle à la révolution car le décès du père de Monsieur Eding a suscité en lui un sentiment de colère et de révolte ; il a réussi à mobiliser ses camarades pour une lutte sans fin. Tous ont obtenu gain de cause après la bataille.

Par William Omer Tchuisseu

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