Cameroun : Session plénière en cours au Sénat sur fond de soupçon de détournement de deniers publics à hauteur de 3 milliards de F CFA

 

A l’ouverture des travaux de la Chambre haute le 11 Juin 2024, Marcel Niat Njifenji, le président de cette institution, a attiré l’attention de son auditoire sur la nécessité de respecter la norme dans la gestion des biens de l’État, étant donné que les signes de la gabegie pèseraient sur certains membres de la collégialité.

« Je voudrais rassurer les sénateurs que les valeurs morales et l’éthique seront préservées », a déclaré la deuxième personnalité de l’État, devant l’assemblée réunie pour la session du mois de Juin. Un discours qui traduit le malaise au cœur de l’actualité. Des cadres du Sénat, absents de leurs sièges, sont cités dans une affaire de détournement des fonds publics. Ils auraient prélevé 3 milliards de FCFA dans les caisses du Sénat au nom du patron des lieux, Marcel Niat Njifenji, au cours du mois d’avril alors que ce dernier était placé sous soins intensifs en Occident. « Le Cameroun restera », a-t-il précisé. Son rapport sur cette situation qui met en cause le fonctionnement de la Chambre haute, serait attendu par la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC) et le Conseil Supérieur de l’État (CONSUPE), deux instances en charge d’enquêter sur les cas de malversations financières dans lesquelles sont impliqués les hauts fonctionnaires.
Cependant, le Sénat n’est pas à son premier scandale. La découverte en 2022 par un journaliste camerounais, d’un parking bondé d’automobiles de luxe, flambantes neuves et stationnées depuis des années au sous-sol du palais des Congrès où siège le Sénat, avait fait grand bruit. Il avait été sanctionné à la suite de sa publication à travers divers canaux.
Jugée budgétivore par l’opinion, la Chambre haute est aux mains des gérontocrates pour la plupart fonctionnaires à la retraite et hommes d’affaires. Largement dominé par les caciques du régime de Yaoundé, leurs rôles dans la construction de la Nation sont critiqués et dénoncés en raison de leur inertie. Les évacuations sanitaires sont constantes chez les sénateurs.

Par William Omer Tchuisseu

Commentaires Facebook