Europe. Journée internationale de la charité : la diplomatie des cultures, creuset du mécénat de la famille Lognoné au prieuré d’Ardevon

Au contact d’un site d’exception, merveille de l’Occident, des travaux de restauration patrimoniale du pigeonnier du prieuré d’Ardevon ont été engagés en 2016 avec le mécénat de la famille Lognoné. La Journée internationale de la charité célébrée par les Nations unies le 5 septembre est l’occasion de revenir sur le sens de cette démarche. La charité, comme les notions de bénévolat et de philanthropie, fournit un lien social réel et contribue à la création de sociétés inclusives et plus résilientes. La date du 5 septembre par les Nations unies a été choisie pour commémorer l’anniversaire de la disparition de Mère Teresa de Calcutta, qui a reçu le Prix Nobel de la Paix en 1979.

Conformément à la vision de Laurent Le Boulc’h, evêque de Coutances et Avranches : le prieuré d’Ardevon en baie du Mont-Saint-Michel veut devenir un carrefour, le signe d’une église en plein vent qui se réjouit de l’humanité en marche, un lieu de ressourcement qui élève les hommes et les femmes dans leur quête de Dieu, un lieu de réflexion ouverte aux questionnements de notre société contemporaine. Dans les temps qui sont les nôtres d’une humanité en errance qui éprouve le besoin de sentiers de liberté et de vérité, cette halte sur la route de Mont Saint Michel entend devenir un signe humble et prophétique de l’Esprit.

Ici le ciel agrandit les grèves, et les grèves paraissent agrandir le ciel. Terre de naissance des industries Probiomer, la baie du Mont-Saint-Michel représente pour la famille Lognoné le point de départ d’un environnement familial multi-entrepreneur. Depuis de longues années, les collectivités territoriales et
les nombreux acteurs de « la Baie » s’emploient à rétablir le caractère maritime de la Baie du Mont￾Saint Michel. Ces grands travaux passionnent un très large public et vont restaurer la « Merveille de l’Occident » dans toute sa dimension patrimoniale, écologique et naturelle. Une nouvelle histoire commence.

Mais une dimension essentielle pourrait manquer au grand génie des hommes : la diplomatie des cultures. C’est pourquoi la famille Lognoné a voulu participer à la campagne menée en faveur de la
restauration du pigeonnier du prieuré d’Ardevon. Les pigeons recèlent une grande signification symbolique en Orient. Ce pigeonnier peut donc œuvrer symboliquement au dialogue des religions.

Aux origines de l’Abbaye du Mont-Saint-Michel, n’oublions pas la base logistique arrière : son Prieuré à Ardevon, tirée du mot celtique Arden, forêt, qui consacre son origine gauloise et le souvenir des bois littoraux aujourd’hui disparus.

De 725 à 966 : le domaine d’Ardevon approvisionne les chanoines de l’abbaye en céréales et autres
denrées.

Xème – XIIème : une communauté s’installe au Prieuré, à l’instar de la plupart des nouveaux ordres
religieux qui favorisent la création de prieurés comme centres de leurs possessions. L’absence de cloître atteste de la taille relativementmodeste de la communauté.

A partir de 1211 : le Prieuré devient lieu de retraite pour les abbés et lieu d’accueil des pèlerins. C’est l’Abbé Raoul des Isles, véritable moine bâtisseur (c’est à lui que l’on doit la Merveille) qui séjournera en premier au Prieuré et le transformera en profondeur, jusqu’à sa mort en 1228.

1666 : restauration du pigeonnier, d’originemédiévale, par les moines mauristes.

Et après ? A la Révolution, le prieuré est vendu comme bien national. Il deviendra un lieu privé, successivement racheté par 4 familles, avant d’être vendu au Conseil régional de Basse-Normandie en 1997, pour devenir le siège du Syndicat mixte en charge des travaux du rétablissement du caractère
maritime du Mont-Saint-Michel.

2014 : l’association Raoul des Isles, adossée à la Fondation du Mont-Saint-Michel, rachète le Prieuré au Conseil régional pour le rendre à sa vocation d’origine : un lieu exceptionnel de rayonnement culturel et d’accueil. De nombreuses manifestations culturelles ont déjà été organisées, et plus de 17000 nuitées en bivouac ou en dortoirs ont été enregistrées.

Les plus anciens pigeonniers seraient les colombiers forteresses de Haute-Égypte, et les colombiers perses surmontés d’une poivrière. Dans les régions arides, la fiente est une fumure recherchée et elle
est recueillie sur des nattes régulièrement nettoyées. Dans l’ancienne Perse et Irak, elle servait à la
culture des melons.

La présence de colombiers n’est pas attestée en France avant la conquête romaine par César. L’élevage
des pigeons était alors une passion à Rome.

Produisant un excellent engrais (la colombine), les pigeons étaient un grand privilège au Moyen-âge.

Rendre sa plénitude à la vocation spirituelle du Mont en faisant renaître le Prieuré reste un grand chantier à entreprendre. Sans nul doute que des mécènes du monde entier pourraient y contribuer de l’Australie au Qatar.

Le thématique du pigeonnier a d’ailleurs été retenue par le pavillon Qatar à l’exposition Floriade Amsterdam Almere 2022 autour du thème : le «Nid du désert». Ce pavillon aux formes traditionnelles combinées avec des techniques et des matériaux modernes entend souligner la vision, les développements et les innovations du Qatar pour transformer le désert en un lieu idéal pour des villes vertes et durables.

La Rédaction 

Commentaires Facebook