France: Poésie et philatélie au programme du centenaire Marie-Françoise Jeanneau
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La Thébaïde, en grec ancien Θηβαΐς Thēbaïs, était une région méridionale de l’Égypte antique. Son nom provient de sa capitale Thèbes. S’inscrivant dans la lignée de plusieurs épopées antérieures, la Thébaïde de Stace a redonné vie à un poème épique perdu dans les profondeurs de la Grèce antique, lui offrant une postérité durable y compris jusqu’au Moyen Âge et à la Renaissance, particulièrement appréciée d’auteurs comme Malherbe et Corneille. Dans un monde où les machines de l’esprit sont nomades, les individus restreints à circuler et les idées mobiles grâce à l’intelligence artificielle, aurons-nous la même aspiration de voyager dans l’espace et dans le temps pour l’amour de l’écrit, la culture des mots libres, le raffinement combiné de la philosophie et de la poésie ?
L’histoire d’une grand-mère et de son « ciel lexical » à la couleur rubis nous prouve toutes les raisons d’espérer. Son centenaire symbolique en 2027 sera l’occasion de bâtir une sorte de halte, un endroit bien à nous pour offrir un espace de liaison entre les composantes d’une « grande maison » balancée entre l’écho des vagues indisciplinées de Saint-Malo et le creux d’une enfance choletaise entre Anjou et Vendée militaire. Sans oublier un chemin de compréhension vers la poétesse Marie Noël. De l’angoisse à la sérénité : un chemin de poésie est d’ailleurs le nom d’un passionnant ouvrage que Marie-Françoise Jeanneau a voulu dédier à la grande poétesse icaunaise, la « Fauvette d’Auxerre ».
Élément « phare » du patrimoine à l’occasion du Centenaire Marie-Françoise Jeanneau (1927-2027), une chambre Hibiscus sera au coeur du projet de Maison des Illustres actuellement en préparation pour cette commémoration centenaire ouverte sur le rayonnement de la langue et la poésie.
La lecture des auteurs classiques la passionnait tellement, qu’après avoir élevé six enfants, elle reprit ses études pour devenir professeur de lettres. Bercée dans un univers d’industries créatives, Marie-Françoise Jeanneau était la fille de Marthe Murier (1905-2006) issue d’une famille d’industriels du textile Choletais (« La Manchester de l’Anjou ») et d’Augustin Jeanneau (1902-1992), homme de lettres angevin du XXe siècle.
Professeur de lettres classiques (français, latin, grec) dans la cité corsaire de Saint-Malo : à Choisy et l’Institution (intramuros) ainsi qu’au campus de Ker Lann à Bruz, laboratoire dynamique d’enseignement et de réflexion au développement durable ; Marie-Françoise Jeanneau fut une fidèle adhérente et membre actif des Amis de la Tour du Vent, association créée en 1987 pour perpétuer la démarche poétique de Théophile Briant, pendant presque 30 ans.
En prévision de son centenaire 2027, un appel est lancé en faveur de la conception d’un timbre à l’effigie de Marie-Françoise Jeanneau, femmes de lettres née à Cholet le 25 septembre 1927.
A bien des égards, son centenaire symbolique peut être l’occasion de faire partager et redécouvrir son parcours de vie autour de nombreux thèmes : Lettres, poésie, dialogue des cultures, patrimoine vivant, industries créatives et culturelles.
L’œuvre historique et poétique « Les Amazones de la Chouannerie » de Théophile Briant et son étude approfondie par la femme de lettres, Marie-Françoise Jeanneau offrent une réflexion sur le rôle que peut jouer la culture comme vecteur d’un imaginaire commun.
Du Cameroun au Bénin, terre des Amazones, des artistes, conteurs et poètes s’inspirent de cet optimisme culturel pour construire un récit revisité, revigoré, transformé de la Francophonie comme partenaire de notre mémoire collective. Par exemple , le conteur camerounais, Elisé Omoko propose un parallélisme entre la mère protectrice du Dahomey et les Amazones de la Chouannerie, en rendant hommage dans ses poèmes à la créativité des femmes : créatrices, intellectuelles : « Amazones, tu es l’ancre de mon histoire, la mamelle intarissable de paix, une source d’inspiration incontesté pour l’humanité. 400 ans ».
Par Kevin LOGNONÉ