Monde : Karim Khan, procureur de la CPI, sous le feu des accusations pour abus sexuels
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, est actuellement au cœur d’une tourmente judiciaire et médiatique. Accusé de harcèlement et d’abus sexuels par une employée de la Cour, il réfute avec fermeté les allégations. La présidente de l’organe de surveillance de la CPI a annoncé une enquête externe pour faire la lumière sur cette affaire, suscitant l’attention et les critiques du public international.
Karim Khan, en poste depuis 2021, a affirmé le 24 octobre qu’il n’y avait « aucune vérité dans des allégations d’une telle mauvaise conduite » et a dénoncé ce qu’il considère comme des attaques visant à discréditer son travail au sein de la CPI. Cependant, le journal britannique The Guardian a publié des informations plus troublantes le 27 octobre. D’après des témoignages de membres actuels et passés de la CPI, au nombre d’au moins onze, Karim Khan aurait exercé des pressions par téléphone et en personne pour contraindre la plaignante à retirer ses accusations. Ces sources évoquent des comportements répétés d’attouchements non désirés et d’abus.
Les avocats de Karim Khan nient catégoriquement ces allégations et expriment des inquiétudes quant à la divulgation de cette affaire, qualifiée de confidentielle, à la presse. Ils estiment que la révélation de ces accusations compromet son travail délicat et de haut niveau à la CPI.
Réactions au sein de la Cour pénale internationale
Le 11 novembre, l’organe de surveillance de la CPI a demandé une enquête indépendante pour examiner la « faute présumée » du procureur. Cette demande montre l’importance des accusations et la volonté de la CPI de garantir la transparence et la crédibilité de l’institution dans la gestion de ce dossier.
Contexte et controverses
Le procureur Karim Khan n’est pas étranger aux projecteurs médiatiques. En mai dernier, il avait fait parler de lui en demandant l’émission de mandats d’arrêt contre des hauts responsables, dont le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, suite aux tragiques événements du 7 octobre 2023, dans lesquels un millier de personnes avaient perdu la vie.
Un tournant pour la CPI ?
Cette affaire soulève des interrogations sur l’éthique et la gouvernance au sein de la Cour, un organisme censé incarner la justice internationale. Tandis que l’enquête suit son cours, la pression monte sur la CPI pour assurer une enquête impartiale et rigoureuse. Les yeux de la communauté internationale resteront fixés sur l’issue de cette affaire, qui pourrait affecter non seulement le parcours de Karim Khan mais aussi la réputation de la CPI dans la défense des droits humains et de la justice globale.
Par Ousmane Diallo