Nigeria : les médias ne doivent plus donner de détails sur les attentats et les attaques
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Le vendredi 16 juillet 2021, la National Broadcasting Commission (NBC), l’autorité de régulation des médias au Nigeria a ordonné la non-diffusion des « détails » sur les attaques de groupes djihadistes ou criminels. Pour motif, l’autorité justifie cette mesure par l’importance de ne pas présenter sous un jour favorable les activités des terroristes.
Les chaînes télés et les radios nigérianes sont sommées de s’abstenir de donner des « détails » sur les activités des djihadistes et criminels dans leurs bulletins d’information. “Les titres de la plupart des journaux sont consacrés aux sujets de sécurité”, a constaté la NBC dans un communiqué. Le régulateur de l’univers médiatique nigérian suggère donc aux médias d’éviter d’aller dans les détails des massacres des terroristes afin d’éviter des représailles négatives sur les troupes au front.
« Informer les Nigérians est une nécessité qui ne doit pas exclure la prudence, car donner trop de détails peut avoir un effet négatif sur l’action des forces de sécurité », a souligné l’autorité de régulation des médias au Nigeria. Elle a aussi mis en garde contre le danger de « présenter sous un jour favorable les activités sanglantes des insurgés, terroristes, criminels ».
Même si les raisons de cette mesure prise par la NBC semblent convaincantes, elles ne sont pas digérées par tous les acteurs du domaine. Les défenseur des médias critiquent cette sortie du régulateur qu’ils prennent comme une atteinte à la liberté d’information. « La directive de la NBC est contraire à la liberté d’expression et aux règles d’exercice du journalisme », a réagi auprès de l’AFP le directeur d’un syndicat de journalistes (Nigeria Union of Journalists, NUJ), Adeleye Ajayi.
Bien avant cette mesure que les voix critiques trouvent qu’elle est destinée à censurer la presse, les hommes de médias avaient déjà une préoccupation qu’est la suspension de Twitter dans le pays. En effet, début juin, le gouvernement nigérian avait ordonné la suspension de Twitter pour « une durée indéterminée ». Cette injonction intervient après la suppression par le réseau social d’un message du président Muhammadu Buhari.
Par Rodrigue Izumo