RDC: Tentative de coup d’État : Une cinquantaine de suspects devant la justice
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En République démocratique du Congo (RDC), la justice militaire a ouvert, le vendredi 07 juin 2024, le procès contre les assaillants accusés d’avoir tenté, le 19 mai dernier à Kinshasa, de renverser le gouvernement et d’assassiner Vital Kamerhe, vice-premier ministre de l’Économie. La première audience a été consacrée à l’identification des prévenus. Les 53 mis en cause, dont 4 femmes, ont été présentés devant le tribunal militaire de Kinshasa – Gombe, siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo, près du centre-ville.
Parmi les accusés figure Marcel Malanga, fils de Christian Malanga, leader du mouvement « New Zaïre », abattu lors de l’assaut contre le palais présidentiel. Jean-Jacques Wondo, expert militaire et spécialiste des questions de défense, fait également partie des justiciables. Accusé de « complicité », Wondo avait été arrêté une semaine après l’événement alors qu’il était encore conseiller du chef de l’Agence nationale des renseignements (ANR). Les charges qui pèsent contre eux sont lourdes. Ils risquent la peine de mort, a prévenu le juge président du tribunal militaire. Lisant l’acte d’accusation établi par l’auditorat militaire (parquet), le président du tribunal a révélé qu’ils sont accusés « d’attentat, terrorisme, détention illégale d’armes et munitions de guerre, tentative d’assassinat, association des malfaiteurs, meurtre et financement du terrorisme ». Avant d’attaquer le palais présidentiel et de hisser le drapeau de l’ex-Zaïre (appellation de la RDC sous la dictature de Mobutu Sese Seko entre 1973 et 1996), les prévenus avaient, selon l’acte d’accusation, commis plusieurs actes de violence à l’encontre de trois policiers. « Ils ont arraché les armes à feu de ces policiers, ravi un mini-bus de transport d’un groupe de chrétiens revenant d’un pèlerinage avant de l’utiliser pour leur propre transport », a expliqué le président du tribunal.
Les autorités congolaises « devraient garantir l’interdiction absolue de la torture et des mauvais traitements à l’encontre de tout détenu et enquêter sur d’éventuelles exécutions extrajudiciaires perpétrées par les forces de sécurité », a déclaré Human Rights Watch dans un communiqué avant le procès.
Par Jérôme Wailifu