Tchad: Inondations à N’Djaména : les populations dans le désarroi

 

Après les fortes précipitations au Tchad, certains quartiers de la capitale sont inondés. À Boutalbagar, les habitants luttent pour évacuer l’eau avec les moyens du bord.
Après une matinée pluvieuse à N’Djaména, ce n’est pas le beau temps dans les quartiers de la capitale tchadienne.

Nous sommes à quelques encablures du canal d’évacuation des eaux pluviales. A chaque fois qu’il déborde de son lit, l’eau s’invite dans les maisons avoisinantes. Chez les Remadji à Habbena , trois personnes sont occupées à évacuer les eaux de la cour de la maison.

Pour Djelassem , le chef de famille malgré les dispositions prises le pire est arrivé. « Nous nous sommes préparés mais les eaux ont littéralement démoli certains murs de la maison. Des voisins se sont joints à nous pour nous aider à les évacuer » a-t-il déclaré.

Depuis hier nuit, le rez-de-chaussée est inondé, contraignant les habitants à s’entasser au premier étage. Brahim Issa raconte son calvaire : « elle passe par nos fenêtres, par les portes principales. Moi, actuellement, j’habite au rez-de-chaussée mais j’ai déménagé. J’habite maintenant au premier avec ma famille. L’eau est dans nos propres maisons ».

Rien n’a été épargné par l’inondation

Matelas, habits, nourriture, tout a pris eau. Louise, l’épouse de Djelassem est désemparée : « toutes les huit chambres sont inondées. Nous avons presque tout perdu. Pas de quoi porter, ni à manger. Nous nous en remettons au Seigneur mais c’est difficile » affirme-t-elle.

Des autorités municipales indifférentes

Brahim est conseiller à la Mairie de 7 arrondissement . Il déplore l’inaction de la municipalité : « il y plusieurs millions réservés pour des secours aux sinistrés mais malheureusement, il n’y a aucune autorité municipale qui soit allée soulager les populations. Le Maire en personne ne s’est même pas déplacé. Ces populations sont laissées à elles-mêmes », se désole Brahim

Dans ce quartier, il est difficile de se déplacer. Atchoupong un camerounais de passage à N’Djaména, peine à vaquer à ses occupations : « toutes les routes sont remplies d’eau, ce n’est pas facile de passer… il y a la boue devant les portes, ce n’est pas facile. Piétiner la boue jusque dans les maisons, c’est gênant ».

En attendant une réaction salutaire de la part de la municipalité, les populations de quartiers de N’Djaména vivent dans la hantise de nouvelles inondations.

Par Kenzo Brown

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