Tchad : la 33e édition de la journée de la liberté et de la démocratie célébrée

Ce vendredi 1er décembre 2023, le Tchad a célébré la Journée de la Liberté et de la Démocratie, date historique qui commémore l’arrivée au pouvoir du Président défunt Idriss Déby Itno le 1er décembre 1990, en marge de la chute du régime d’Hissène Habré. Des célébrations, pour certaines accompagnées de défilés militaires, se sont déroulées dans toutes les provinces du Tchad ; à l’image de celles constatées à Ati, chef-lieu de la province du Batha (centre), où la place des Martyrs a accueilli la cérémonie de commémoration du 33ème anniversaire de la Journée de la liberté et de la démocratie. Le gouverneur de la province, Ahmat Goukouni Mourali, était notamment présent.
Comme l’avait exprimé l’ancien Premier ministre tchadien Emmanuel Nadingar lors des festivités de 2014, le 1er décembre est « la fête de la démocratie […], la fête de tous les Tchadiens » et signe « la fin de la dictature à la date du 1er décembre 1990 ». Constitutive d’une étape majeure de l’histoire du Tchad, cette date est venue bouleverser la trajectoire politique et sociale du pays et a redéfini le paysage politique tchadien avec l’arrivée au pouvoir d’Idriss Déby Itno.
Pour rappel, la période précédant l’arrivée au pouvoir d’Idriss Déby Itno était marquée par un Tchad divisé par les conflits internes et les rivalités politiques. Le régime en place de l’époque, dirigé par Hissène Habré, était également contesté pour ses dérives autoritaires et ses violations répétées des droits humains, créant un climat de mécontentement social et de tensions politiques. Idriss Déby Itno, qui avait autrefois servi dans l’administration d’Habré en tant que commandant en chef de l’armée, s’était progressivement éloigné du régime en place jusqu’à former le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), un groupe rebelle, depuis le Soudan voisin où il était en exil. La montée en puissance du MPS et le soutien croissant dont bénéficiait Idriss Déby Itno parmi les populations civiles ont été catalysés par le mécontentement général à l’égard du régime d’Habré, qui ont finalement conduit à la prise de N’Djamena par les forces d’Idriss Déby le 1er décembre 1990. Marquant la fin du régime d’Habré et le début d’une nouvelle ère politique pour le Tchad, ce changement de pouvoir a été consacré avec l’objectif de stabiliser le pays, trop longtemps miné par la guerre civile et les conflits internes.

Par Kenzo Brown