Tchad : Le MPS se désolidarise de la coalition pour un Tchad Uni et affrontera seul les élections de décembre 2024

 

À l’aube des élections législatives, communales et provinciales prévues le 29 décembre 2024, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) a pris une décision majeure. Ce lundi 21 octobre, Mahamat Zene Bada, secrétaire général du MPS, a réuni les partis membres de la coalition pour un Tchad Uni au ministère des Affaires étrangères, pour annoncer que le MPS se lancera seul dans la bataille électorale.

Cette annonce, qui marque la fin d’une alliance stratégique, intervient à un moment crucial pour la scène politique tchadienne. La coalition, formée pour soutenir Mahamat Idriss Déby Itno, président d’honneur du MPS, voit aujourd’hui l’un de ses piliers décider de suivre sa propre voie. « Nous avons tenté des consultations avec les chefs de partis, mais cela n’a pas abouti. Le congrès du MPS a décidé que là où il y a un siège, il n’y aura pas d’alliance », a déclaré Mahamat Zene Bada, soulignant l’impossibilité de maintenir l’unité au sein de la coalition.

Pour plusieurs partis de la coalition, cette décision sonne comme une trahison. Certains responsables expriment déjà leur mécontentement, craignant que cette rupture ne fragilise leur position face à un MPS qui, fort de sa popularité et de ses ressources, pourrait les surpasser dans les urnes. Cependant, Mahamat Zene Bada a confirmé que cette décision était irrévocable.

Cette rupture représente un tournant pour la politique tchadienne. La coalition pour un Tchad Uni, qui a contribué à renforcer le pouvoir de Mahamat Idriss Déby Itno, se dissout, obligeant les partis qui la composaient à concourir individuellement pour les sièges à l’Assemblée nationale, ainsi que dans les municipalités et provinces.

À l’approche des élections, l’échiquier politique se reconfigure et la compétition s’annonce féroce, marquée par une fragmentation des forces en présence. Le MPS, quant à lui, semble prêt à relever seul ce nouveau défi, avec un pari risqué mais calculé sur sa capacité à mobiliser les électeurs sans alliances.

Les observateurs politiques prévoient déjà que ces élections, plus que jamais incertaines, pourraient redéfinir l’équilibre du pouvoir au Tchad.

Par Kenzo Brown 

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