Tchad : Les FFS échangent avec les journalistes tchadiens
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Les Forces françaises au Sahel (FFS) ont organisé un café de presse avec les médias locaux, le mardi 11 juin 2024 à la base Adji Kosseï de N’Djaména. Au menu des échanges : la désinformation (et les outils communs d’analyse et d’échange pour la contrer), l’assistance civilo-militaire aux populations, les engagements dans le partenariat, l’aide humanitaire, etc.
Le but du café de presse est double. D’une part, acquérir les tactiques, techniques et procédures nécessaires de vérification de l’information afin de garantir la transparence dans la communication et la logique d’échanges sur les réseaux sociaux. D’autre part, présenter de manière sommaire l’activité des FFS au Tchad.
La désinformation
Selon le Capitaine Boris, conseiller en communication des FFS, ce café de presse qui permet d’échanger avec les médias locaux fait suite à l’essor des réseaux sociaux comme canal d’information et face aux campagnes de désinformations qui prennent de l’ampleur en faisant des victimes. Car, la désinformation est une arme qui nous cible tous, complète le Capitaine Borivan, responsable Veille réseaux sociaux des FFS qui n’a pas manqué de souligner que diffuser des vraies ou fausses informations relève avant tout de la responsabilité de chacun et donc de l’intention que l’on a derrière cet acte (bon ou mauvais) que ce soit chez un citoyen lambda ou un professionnel. « Chacun est libre de ses opinions, c’est ce que nous croyons et ce à quoi nous sommes attachés. Mais ces opinions doivent se faire à partir des informations fiables, vérifiées et crédibles », enseigne-t-il.
Face à la pollution de la désinformation, Borivan interpelle non seulement les médias locaux à la sensibilisation, mais aussi de faire en sorte que la communication entre les FFS et ces médias soit plus fiable et plus rapide pour que l’écart entre celui qui accuse et celui qui vérifie soit raccourci. Il faut être prudent face à une information, surtout lorsqu’il s’agit des réseaux sociaux, car aujourd’hui, l’information va très vite, et il est encore beaucoup plus facile d’accuser, de mentir que de vérifier. « C’est une triste réalité », relève Borivan qui prévient que quand une information a pour seul but de nuire, vous pouvez rapidement comprendre qu’elle n’est pas fiable.
Borivan révèle que la vérification de la source d’information (parvenir à saisir la fiabilité du primo-diffuseur de l’information) et la recherche du type d’information quelle relaie, l’échange des informations fiables et la facilitation des questions-réponses, l’usage des outils communs d’analyse et d’échanges tel que le Disarm pour la crédibilité de l’information, l’analyse et le signal des contenus douteux, sont entre autres les tactiques et techniques qui peuvent contribuer à mettre fin à la désinformation tout en améliorant la circulation de l’information. Il exhorte de diffuser des informations qui sont vérifiées parce qu’une information erronée, transformée ou trafiquée peut produire des effets sur l’opinion des gens. Pour lui, quand quelqu’un livre des informations fausses, cette personne se met elle-même en situation d’être victime des manipulations qui vont conduire à des actes malveillants et à utiliser l’information comme une arme destructrice.
Ce que font les FFS au Tchad
La 2ème phase du café de presse est réservée à la présentation des activités des FFS en partenariat avec le Tchad. Pour le Lieutenant Claire-Marine, responsable de Liaisons/Partenariats, l’objectif de la présence des forces françaises au Sahel, précisément au Tchad, vise à regrouper l’ensemble des activités menées dans un but de coopération civilo-militaire. En ce sens, sa principale mission consiste à mixer les tendances culturelles des deux pays et appuyer le Tchad en matière de développement. Il est question d’entretenir la coopération franco-tchadienne sur les thématiques telles que l’éducation, la santé, l’information, la culture, l’entraide, etc. sans toutefois minimiser la contribution tchadienne dans sa totalité à travers les rencontres physiques, les conférences, les médias, etc.
Le Commandant Jérôme, responsable en charge des partenariats civilo-militaires, rappelle que le domaine d’intervention des FFS est vaste, allant de l’aide médicale aux projets de développement. « Mais le plus dominant est axé sur l’accès à l’eau, à l’énergie et à l’éducation dont le budget varie de 800 000 à 1 000 000 d’euros par an », dévoile Jérôme. Il souligne enfin que l’attente de la base militaire française au Tchad est de faire comprendre que la France, aux antipodes des étiquettes qui lui sont collées, mène des actions au profit du développement du Tchad dans le respect des partenariats. Ces actions s’inscrivent dans le cadre du soutien des coopératives agricoles et les 230 000 actes médicaux réalisés au profit des populations.
Depuis janvier 2024, dans une logique de projets d’amélioration de la qualité de vie, les FFS ont mené 24 projets qui répondent à la réalité du terrain et aux besoins à l’échelle locale. Le Commandant Jérôme précise que dans le domaine de l’éducation, des projets considérables comme la construction des salles de classe et la réfection des mobiliers scolaires ont été réalisés.
Par NLR