Afrique : Commerce : Près de 11 milliards de FCFA de revenus du riz exporté vers le Tchad par le Cameroun en 2023

En 2023, selon les données de l’Institut national de statistique, le Cameroun a enregistré une augmentation significative de ses exportations de riz vers le Tchad. Avec plus de 15 494 tonnes écoulées, générant des revenus d’environ 10,7 milliards de FCFA. Ce produit se positionne comme le quatrième en termes d’exportation vers le pays voisin, représentant 7 % du marché. Les savons, les préparations alimentaires et les barres en acier dominent respectivement les premières places avec des parts de 17.
Deux Sources Clés d’Approvisionnement
L’approvisionnement du Tchad en riz provient principalement de deux acteurs majeurs du secteur camerounais. La première, la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry), située dans l’Extrême-Nord, affiche une production annuelle oscillant entre 80 000 et 100 000 tonnes. Une grande partie de cette production est destinée à la vente dans le nord du Cameroun ainsi qu’à l’exportation vers des pays voisins tels que le Tchad et le Nigeria. Cependant, une part considérable des exportations se fait souvent par des voies clandestines, échappant ainsi au contrôle douanier.

Les commerçants en action
La seconde source d’approvisionnement provient des importateurs camerounais. Ces commerçants achètent du riz pour le marché local, mais une portion est également redirigée vers le Tchad et le Nigeria. Dans ce dernier pays, une taxe élevée sur le riz importé vise à soutenir la production locale. D’autres destinations comme le Gabon et la Guinée équatoriale sont également mentionnées, où le riz est réexporté par des opérateurs économiques camerounais attirés par des prix compétitifs.

Un équilibre précaire
Pour mettre en lumière l’ampleur de ce phénomène, l’Institut national de la statistique (INS) a rapporté qu’en 2019, environ 332 300 tonnes de riz avaient été réexportées vers des pays voisins par des commerçants camerounais, représentant des recettes estimées à 87 milliards de FCFA. Pendant ce temps, le Cameroun peine à satisfaire sa propre demande nationale, évaluée à 576 949 tonnes par an. Cette situation souligne les défis auxquels le pays est confronté pour équilibrer ses besoins internes tout en répondant à la demande croissante de ses voisins.

Par Akimas GAKNONÉ GABDOULBÉ

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