Afrique : Partenariats France-Tchad : une coopération toujours aussi active.
Des données récupérées auprès de l’Agence française de développement (AFD) et du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) français révèlent l’état de la coopération franco-tchadienne dans différents secteurs – économique, social, culturel, sanitaire… – et démontrent l’importance du maintien des bonnes relations entre le Tchad et la France, pays alliés de longue date. La France s’érige encore comme l’un des premiers partenaires du pays dans de nombreux domaines.
En matière de francophonie, dont la Journée internationale a été célébrée le 20 mars dernier par la Chaire Senghor de l’université de N’Djamena, de nombreux projets de soutien de l’enseignement en français, et du français, sont appuyés par la France au Tchad. Pour exemple, l’appui au réseau des Centres d’apprentissage de la langue française (CALF) ou encore la mise en œuvre de partenariats avec le ministère de l’Education nationale dans les domaines de la gouvernance, du numérique et de la formation des enseignants. Le Tchad dispose d’un établissement conventionné avec l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) et d’un réseau de centres d’apprentissage de la langue française implantés à Abéché, Adré, Moundou, N’Djamena et Sarh.
En outre, les projets portés par l’AFD depuis plusieurs années dans la région du Lac Tchad, à N’Djamena et à Moundou, témoignent de la considération de la France pour la stabilité humanitaire du Tchad, ainsi qu’en faveur de la stabilité régionale. Les projets – qui concernent entre autres un soutien à la planification urbaine, appui à l’élevage transhumant, à la santé maternelle et infantile, à l’amélioration du système éducatif et primaire, à la formation professionnelle, à l’appui de la gouvernance, à l’enseignement supérieur et à la recherche… – s’inscrivent dans la continuité de la politique d’aide menée au Tchad par l’organisation française depuis 60 ans, pour un développement inclusif, durable et pacifié du pays. L’AFD aurait financé au Tchad un total de 82 projets, pour 483 millions EUR engagés ces 10 dernières années. 2,7 millions de personnes auraient bénéficié d’un accès amélioré aux soins grâce aux montants engagés par l’organisation française, 500 000 personnes auraient bénéficié d’un accès amélioré à l’eau potable ou à l’assainissement et plus de 200 000 enfants auraient pu être scolarisés au primaire.
Des projets qui restent salvateurs au vu de la situation nationale, alors que le Tchad connaît depuis un an un afflux massif de réfugiés soudanais dû à la guerre au Soudan voisin, et entraînant un risque de famine prolongé à l’Est, « plus de 3,4 millions de personnes [ayant] ainsi un besoin « urgent » d’une réponse humanitaire au Tchad », selon l’ONG Action contre la faim (ACF). Face à cette situation, la communauté internationale s’est en outre engagée ce 15 avril à verser plus de deux milliards d’euros d’aide humanitaire au Soudan à l’issue d’une conférence organisée à Paris, ce qui devrait vraisemblablement aider à soulager la situation à la frontière tchadienne.
A noter qu’en matière d’assistance alimentaire, la France a également financé des projets à hauteur de 6,2 millions EUR en 2022, dans le cadre du dispositif d’Aide alimentaire programmée (AAP), outil dédié du MEAE en faveur des populations en situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle sévère. Les projets de l’AAP ont Tchad ciblent principalement la prévention et le traitement de la malnutrition, le soutien à la reprise de l’agriculture et l’élevage, et le soutien aux sinistrés et victimes des inondations d’octobre 2022, et ont permis jusque-là d’aider plus de 250 000 Tchadiens et Tchadiennes.
Enfin, en matière de santé, la France cofinance depuis 2001 à hauteur de 60 millions EUR les vaccins du Programme élargi de vaccination (PEV) porté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ayant pour but de rendre les vaccins accessibles à tous les enfants dans le monde. Le PEV a permis d’importants progrès en termes d’accès à la vaccination dans les pays en voie de développement. De plus, entre 2021 et 2024, la France a contribué à hauteur de 10 % (153 millions EUR) à la subvention du Fonds monétaire international (FMI) accordée au Tchad dans le cadre de la riposte Covid-19 et du soutien aux systèmes de santé et communautaires.
Les liens entre la France et le Tchad sont également historiques et fraternels, forts de leurs diasporas communes, la communauté française au Tchad comptant à peu près 1 377 personnes, tandis que la communauté tchadienne en France s’élèverait à 5 000 ressortissants ; toutes deux sources d’un potentiel économique et socioculturel essentiel pour le développement des deux pays.
Par NLR