Afrique: Sommet Russie-Afrique: Quelles sont les réelles intentions de Vladimir Poutine.

 

La Russie accueille cette semaine un important sommet réunissant des dizaines de dirigeants africains, ce qui témoigne de son rôle croissant en tant qu’acteur clé dans la région.

L’Union soviétique avait une présence importante sur le continent, mais son influence économique et politique s’est affaiblie après la guerre froide.

Selon le président Poutine, le renforcement des liens avec les pays africains est l’une des priorités de la politique étrangère de la Russie.

L’équipe de Reality Check de la BBC, qui se consacre à l’examen des faits et des affirmations, s’interroge sur l’importance du rôle actuel de la Russie en Afrique.

Dans une interview accordée à l’agence de presse russe TASS avant le sommet de cette semaine, le président Poutine a déclaré que “les relations russo-africaines sont à la hausse” et a parlé d’offres dans les domaines suivants :

– Appui politique et diplomatique- Aide à la défense et à la sécurité- Assistance économique- Conseils pour la lutte contre les maladies- Aide humanitaire- L’éducation et la formation professionnelle.

 

Moscou a renforcé ses contacts politiques dans la région, avec 12 chefs d’État africains en visite en Russie depuis 2015, dont six en 2018 seulement. Les ambitions de la Russie ont suscité chez les grandes puissances occidentales une certaine inquiétude.

L’an dernier, l’ancien conseiller américain en matière de sécurité nationale, John Bolton, a annoncé une nouvelle stratégie américaine pour l’Afrique, visant en partie à contrer à la fois la Chine et la Russie.

La Russie est un partenaire important de l’Afrique dans le domaine de la défense et le principal fournisseur d’armes de la région. Mais à l’échelle mondiale, c’est l’Asie et non l’Afrique qui est son plus grand marché dans le domaine de l’armement.

Entre 2014 et 2015, le continent africain à l’exclusion de l’Égypte a reçu 17 % des principales exportations d’armes de la Russie, selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).La majorité de ces exportations étaient destinées à l’Algérie, les autres représentaient moins de 3 % des exportations totales.

 

Ainsi, en termes de volume, les exportations de défense vers les pays subsahariens sont relativement faibles.

Cependant, les relations en matière de défense se développent et, depuis 2014, des accords de coopération militaire ont été signés avec une vingtaine de pays africains.

En 2017-2018, la Russie a conclu des accords d’armement avec l’Angola, le Nigeria, le Soudan, le Mali, le Burkina Faso et la Guinée équatoriale.

Il s’agissait notamment d’avions de chasse, d’hélicoptères de combat et de transport, de missiles antichars et de moteurs pour avions de chasse.

Les liens militaires et de sécurité de la Russie vont au-delà des exportations d’armes et impliquent parfois le recours à des groupes privés de mercenaires.

Par exemple, la Russie est active en Centrafrique. Comme l’Onu, elle soutient officiellement le gouvernement en difficulté face aux groupes rebelles.

Des forces militaires privées russes travaillent dans ce pays, assurant la sécurité du gouvernement et contribuant à la sauvegarde d’actifs économiques essentiels.

Des mercenaires russes ont également été signalés au Soudan et en Libye ainsi que dans d’autres pays, impliquant Wagner, une compagnie militaire privée qui aurait des liens avec le Kremlin.

Les responsables russes minimisent souvent cela et il est difficile d’établir leurs liens exacts avec l’État russe et un éventuel soutien officiel à leurs activités.

Par Frédéric Konaté.

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