Cameroun : Le gouvernement redoute la mobilisation des masses relativement aux inscriptions sur les listes électorales

 

Dans une correspondance signée le 2 mai 2024, le Ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, tance les leaders de l’opposition, déterminés et solidaires pour inciter les populations à se faire enregistrer sur le fichier électoral et de voter. Que craignent les autorités de Yaoundé ?

A l’unanimité, les responsables des formations politiques de l’opposition camerounaise, font preuve de dynamisme dans la mobilisation des citoyens afin qu’ils disposent de la carte électeur et d’accomplir leur devoir citoyen en allant aux urnes à l’élection présidentielle prévue en octobre 2025. Une mesure qui passe mal chez les autorités. « Le Ministre de l’Administration Territoriale met en garde les hommes politiques véreux contre toute tentative de manipulation pernicieuse de l’opinion publique tendant à faire de l’inscription sur les listes électorales une surenchère politique, ou un facteur de perturbation de la tranquillité des citoyens avec des relents de troubles à l’ordre public. Ces dérives méritent d’être condamnées ». La note de l’autorité gouvernementale occulterait une crainte du pouvoir en place, dépassé par l’engouement des masses et de leur volonté à s’inscrire sur les listes électorales dans l’objectif de rompre avec le long règne de 42ans de Paul Biya. « Les Autorités Administratives ont d’ores et déjà été instruites de veiller à ce que les opérations d’inscription sur les listes électorales se déroulent sans la moindre perturbation par certains politiciens en quête de notoriété et conformément aux textes en vigueur », précise la note du membre du gouvernement. Pourtant, les populations adhèrent à ces appels des dirigeants de l’opposition. Maurice Kamto et Cabral Libii, respectivement deuxième et troisième à l’élection présidentielle de 2018, multiplient les sorties pour encourager les citoyens à voter. Les élections au Cameroun suscitent les contestations ; le gouvernement et l’organe en charge des élections (Elecam) sont régulièrement critiqués et dénoncés dans un stratagème qui consiste à maintenir le régime de Paul Biya au pouvoir depuis 1982.

Par William Omer Tchuisseu

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